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| A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] | |
| Auteur | Message |
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Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Lun 25 Juil - 0:37 | |
| Quelle chaleur, en ces journée d'été... A croire que c'était l'été toute l'année, là dedans. Un vrai four. La première chose qui venait à l'esprit du petit Lieutenant au révéil, c'était une remarque désagréable sur ce satané climat qui l'empêchait de dormir la nuit et le tuait à petit feu le jour. Mais aujourd'hui, il s'était fixée une mission autre que de glander sous les cocotiers. Aujourd'hui, il irait voir le sauvage qui vivait à l'écart de la ville.
Les rumeurs couraient sur le jeune homme à l'aspect pour le moins singulier. On disait qu'il venait d'une île, et ça, c'était bien la seule chose crédible qu'il avait pu entendre dans les trois jours précédant sa visite. Il avait entendu de l'un de ses contacts (passablement avinés) que le jeune homme, toujours méfiant, n'aimait pas vraiment la compagnie, et encore moins celle des uniformes. Restait à savoir lesquels. Avec un peu de chance, le sauvage faisait partie de ces peuples opprimés par la couronne anglaise... Ce n'était pas vraiment un coup au hasard. Il y avait beaucoup de chance pour que les anglais aient effectivement décimé son peuple, eux ou les espagnols. Autrement dit, Gabriel, dans son joli uniforme français tout propre, à la redingote bien blanche aux encolures dorées ne craignait pas vraiment son courroux.
C'est pourquoi ce matin, il s'était habillé avec l'uniforme blanc, sa redingote blanche et sa culotte rouge, qu'il affectionnait particulièrement, avait noué ses cheveux pour éviter de devoir discuter avec les mèches qui lui voleraient en pleine figure (on avait dit que le sauvage vivait sur les hauteurs de l'île, balayées par les vents) et après une rapide inspection, il était sorti sous la chaleur presqu'écrasante. Presque. Quelques jours plus tôt, après une chaleur à mourir (il avait effectivement cru mourir, se dilater en une flaque de lieutenant peu ragoutante) une tempête avait éclaté, violente comme peuvent l'être ces tempêtes qu'aucune terre ne vient affaiblir, et elle avait amené avec elle un curieux visiteur de bois, vide à l'exception de quelques caisses qu'on avait amené à l'adresse indiquée après avoir constaté l'absence d'équipage, à un membre déchiqueté près. Mais le plus beau dans tout ça, c'était le vent. Le vent avait crevé la poche de chaleur. Ô joie, allégresse! L'air était presque respirable, que demandait le peuple?
C'était ce qu'il avait pensé en quittant la ville, mais en montant sur les hauteurs, vent ou non, il se rendit compte que non seulement le soleil tapait, mais en plus que fournir un effort habillé en costume de navigation c'était quelque chose d'assez risqué niveau transpiration. Il espérait que le sauvage pourrait le soulager un peu... Mais une fois encore, toutes les rumeurs couraient sur ses habitudes alimentaires. On racontait qu'il mangeait des criquets, élevait des drôles de bestioles tout en longueur, et un homme lui avait même affirmé, sérieux comme un pape, que le jeune mangeait des grands-mères. Auquel cas, pensa Gabriel en s'arrêtant une minute pour souffler, il serait bien mal en peine de trouver sa nourriture favorite ici.
Regrettant de n'avoir pas pris de couvre-chef, le souffle court et les joues écarlates, il mit sa main en coupe au dessus de ses yeux pour évaluer son ascension. La maison du sauvage était visible. Il attendit de reprendre son souffle à l'ombre d'un énorme rocher avant de continuer à monter. Sa condition physique n'était pas en cause, en Lorraine, il aurait gravi les montagnes des Vosges à cloche pied sans ciller ! Mais dans les Vosges, il ne faisait pas 37 à l'ombre.
Il défroissa sa redingote et monta jusqu'à la maison d'un pas paisible. Il se demanda où pouvait être le jeune homme... Il se risqua à l'appeler en français. Hors de question d'utiliser l'Anglais pour s'annoncer, si ses prévisions s'avéraient vérifiées. S'il voulait faire de ce sauvage un allié, comme le Roi l'avait préconisé, mieux valait s'annoncer dans les meilleures conditions.
"Ohé, il y a quelqu'un?" lança-t-il à la cantonade en français, donc.
Il chercha du regard les signes des rumeurs, les bêtes longilignes, les traces de sang, ou autre... Mais rien n'indiquait qu'un individu violent habitait ici.
Enfin, l'habitant se montra.
"Bonjour!" reprit-il toujours en français en lui adressant un sourire aussi chaleureux que possible. |
| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Lun 25 Juil - 1:21 | |
| Drôle de matin que celui là pour Keios qui avait assisté à l'arrivée en fanfare du bateau fantôme. Jamais de sa vie il n'avait vu un vaisseau pareil... Ou peut-être bien que si mais ça, il n'en avait jamais parlé, à quoi bon après tout ? Combien de marins disaient avoir vu tel ou tel navire fantôme, équipage maudit et autre fantaisie du genre ? Les légendes étaient nombreuses et sûrement qu'ils y en avaient de vraies... En tout cas peu importait, en attendant, le Sauvage en question avait du travail aujourd'hui et c'est en s'étirant comme un lion qu'il sortit de sa modeste maisonnée.
Un coup de grattouille sur la nuque, à la base de sa tignasse et voilà qu'il allait lâcher ses petits monstres qui étaient toujours dans ses pattes. Les furets s'en allèrent aussitôt se nourrir, chasser un peu dans le petit bout de forêt qui était là. Quand il les avaient découvert il y a un moment de ça, ce fut par le biais d'un marins étrangers qui voulait s'en débarrasser... Deux couples de ces bêtes, le tout à dresser et Keios s'en sortit plutôt bien, découvrant les qualités de ces drôles de mammifères extensibles. Ils chassaient les rats mais aussi les serpents (et quelques fois même quelques mammifères plus gros que Keios pouvait manger), une aubaine que le voisin du sauvage ne semblait pas toujours comprendre ou apprécier à sa juste valeur.
Plus d'une fois l'ami Edward avait failli lui décimer ses compagnons mais dieu merci, l'alcool qui avait élu domicile dans son sang lui faisait souvent louper ces cibles qui couraient partout et se faufilait aussi vite que l'éclaire sous le cabanon. Pour se défroisser, il se passa la main sur le visage en repensant au vaisseau qu'il avait vu arrivé au port la veille... C'était vraiment étrange comme sur le coup, Keios pensait réellement au retour d'un vaisseau tout droit sortit du monde des Enfers mais bon, une fois la carcasse arrivée sur le port, le navire n'avait au final rien de plus qu'un vaisseau normal, si on oubliait l'équipage mort...
Bref, il alla derrière pour aller se chercher de quoi déjeuner, délogeant les trois ou quatre poules qu'il avait et qui lui donnait des oeufs. Il s'en prit trois et les posa sur un empilement de deux caissons avant de pousser Edgar du pied, c'était un vrai glouton celui là et il raffolait des oeufs... Souvent l'homme lui courait après pour récupérer ses précieux oeufs dérobés sous son nez. Bref, en tout cas ce matin, ça allait être des oeufs et quelques insectes ainsi que des fruits cueillis à même l'île.
Sauf qu'il ne se doutait pas qu'on allait lui rendre visite et quand il entendit la voix, il était parti chercher de quoi faire cuir ses yeux sur le feu de dehors. Il ressortit donc de la hutte, interrogeant du regard le type qui venait le voir. C'était un blond avec un uniforme qui le cintrait, bien propre sur lui (ou presque) et il resta là, planté devant sa hutte à se demandé ce qu'un Corsaire pouvait lui vouloir. Il n'aimait pas qu'on vienne le déranger mais il n'avait aucune raison pour le moment de se montrer hostile, ça n'avait jamais été dans sa manière de faire. Attaquer les gens là de front n'apportait rien de bon. En tout cas une chose était sûre : il n'était pas anglais.
Du coup, Keios se détendit et reprit ce qu'il avait commencé de faire : son petit déjeuné.
_Je ne parle pas Français.
Il avait dit ça en anglais, malgré qu'il les déteste, il n'avait appris que leur langue et les autres dialectes restaient un peu obscures pour Keios même s'il comprenait les phrases ou les mots simple... Comme le 'bonjour' lancé par ce type.
En même temps, les furets en profitèrent pour débouler en masse et faire des cabrioles entre ses jambes avant de finir dans celle du marin français. Keios baragouina quelque chose dans sa langue natale et les mustélidés filèrent droit sous le cabanon.
_Je peux vous aider ?
Malgré qu'il parle bien l'anglais maintenant, Keios gardait tout de même un accent un peu prononcé. Ses dreadlocks lui léchaient les épaules rondis par ses muscles alors qu'il lançait le feu pour manger, c'est qu'il avait la dalle, du coup, pour patienter, il picora un insecte dont il croqua la moitié sans même s'émouvoir un instant, mâchouillant la denrée croquante à souhait. |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Lun 25 Juil - 18:38 | |
| Je ne parle pas français.
Peu être, mais il l'avait reconnu. C'était déjà ça. Il devait donc savoir qu'il avait un français en face de lui, et non pas l'un de ceux qui se promenaient le nez en l'air en territoire conquis à peine la barque arrivée sur une plage. Il ne put s'empêcher de détailler le jeune homme qu'il n'avait vu que de loin, dans la foule, jusqu'à présent. Grand, musclé, mieux valait ne pas s'amuser à lui chercher des noises. Dans la foule, il paraissait étrange, ici, au milieu de nulle part, il paraissait iréel. Un métissage plutôt réussi, ou une tribu au physique généreux... Allez savoir. En tout cas, son statut de sauvage ne faisait aucun doute. Teint hâlé coiffure étrange, percé de partout... Des moeurs pour le moins exotiques.
Conscient que dévisager avec insistance un inconnu aux coutumes tout aussi inconnues pouvait s'avérer fatal, vu le poids des muscles, il lui sourit à nouveau comme pour s'excuser, et il allait déblatérer son petit discours prévu depuis la veille lorsque deux flèches foncèrent entre ses jambes. Il découvrit les bestioles longilignes dont on lui avait parlé et ouvrit de grands yeux amusés.
"Qu'est ce que..." commença-t-il en français, toujours, laissant sa langue natale lui échapper sous l'effet de la surprise.
Ça alors, au moins un point de la légende qui se vérifiait. Deux furets. Gabriel avait imaginé quelque chose d'exotique aux couleurs chatoyantes, mais ça n'était rien qu'un couple de furets, cousins des martres qui se faisaient un plaisir de dévaster les poulaillers de Briey. Gabriel reconnut la forme du mustélidé; il avait une martre empaillée dans l'un des salons du château, et cette petite bestiole lui ressemblait beaucoup, en plus petit. Il n'eut pas le temps de se baisser que le sauvage les rappela à lui.
"Charmantes petites bête!" reprit Gabriel en anglais, cette fois.
Le sauvage avait un accent prononcé, aussi le français se força à laisser paraître un petit accent de sa langue natale pour... Le faire se sentir à l'aise? Quelque chose comme ça. Faire sentir au jeune homme que les deux hommes partageaient quelque chose.
"Je souhaitais vous parler, faire connaissance, je ne pensais pas vous surprendre dans votre petit déjeuner, je m'en excuse!" dit-il en ouvrant les mains d'un air navré.
Il se sentait effectivement gêné à présent, mais il ne pouvait se résoudre à partir pour la politesse. N'était-il pas chez un sauvage, après tout? Il posa un genou à terre et tendit la main vers le furet le plus proche de lui pour l'inciter à venir. Les petites bêtes avaient des dents pointues, mais les gants de la marine française étaient faits de cuir et ne craignaient pas grand chose.
"Me permettriez vous de rester pour votre petit déjeuner? Je ne veux pas vous prendre votre nourritu-"
Il s'interrompit alors que le sauvage croquait dans un insecte. Décidément, que de surprises... Il crut sentir, entendre sous ses propres dents la carapace immonde de l'insecte craquer sous la pression, et il ravala son sourire avant de déglutir bruyamment. Sa phrase sur le non-partage de nourriture tombait à pic, et il se força à la finir tant bien que mal alors que l'homme machônnait son insecte comme si ça n'avait été qu'un vulgaire morceau de pain beurré.
"Je ne souhaite pas vous prendre votre nourriture, donc, mais simplement discuter un peu avec vous." conclut-il les dents serrées en fixant le reste d'insecte croqué dans la main du sauvage, sans pouvoir s'en défaire.
La gastronomie française ne lui manquait que plus cruellement, en ces moments de solitude.
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| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Lun 25 Juil - 19:03 | |
| Sans se préoccuper du français, Keios lui, continuait sa petite vie et pendant qu'il ouvrait ses oeuf pour les faire cuir, il releva les yeux sur le blondinet, terminant son criquet qui finit au fond de son gosier. Merci au ciel et à la mer, il y en avait à foison sur l'île.
En tout cas, l'autre était maniéré, signe évident qu'il était un corsaire... Les pirates étaient plutôt le genre à aller droit au but, pour certain, ou à utiliser un langage corporel et la petite pause qu'il prit entre ses deux bouchées de criquet fit sourire intérieurement le sauvage. Il s'accroupit, les coudes posés sur les genoux.
Il fallait aller droit au but et Keios n'avait pas franchement envie de tourner autour du pot pendant des décennies. Et puis finalement, il décida qu'il pouvait jouer un peu sur les mots.
_Discuter... Nous le pouvons. Aujourd'hui, très beau temps, bon manger grillons.
Il prit un grillon et le tendit au français, avec un petit sourire encourageant, montrant par les yeux que oui, ça serait un outrage de refuser un cadeau de bienvenu surtout sur la propriété d'un sauvage qui avait la réputation de manger des grand-même, même si lui-même n'était pas au courant de ce dernier fait.
Oh il pouvait bien rire un peu et profiter de son statut pour passer pour un 'bon sauvage' qui ne parle pas encore bien la langue anglaise... et qui souhaite se montrer hospitalier. Pour aider le français, il prit lui même un grillon et le leva comme s'il eut s'agit d'un verre pour trinquer.
_Hmmm... ! Miam miam !
Il souriait, dévoilant des dents blanches, ses yeux bleus braqués sur le corsaire... Oh qu'il aimait ça ! Oh qu'il aimait être vil, c'était si bon. Encore fallait-il que son petit numéro de pauvre sauvage analphabète passe... Mais il ouvrit la bouche, sans lâcher l'homme au cheveux de soleil des yeux, ouvrant la bouche, le pauvre criquet s'agitant au dessus du gouffre qu'était sa bouche. Ses petites pattes semblaient vouloir se raccrocher au bord des lèvres pour ne pas finir dans l'estomac de ce géant et les yeux de l'insecte donnaient l'impression de hurler des : non pas par là ! Non je veux pas finir en casse-croûte !
*CROQUE*
L'insecte craqua sous les dents de Keios qui avait un petit sourire complice toujours vissé sur le français, la bouche fermée, il mâchonnait avec enthousiaste.
_Beau temps ! Grand soleil ! Bon manger grillons !
Et il écarta les bras pour donner l'image de ses mots tout en tendant le petit bol rempli de grillons, ah que c'était bon parfois de faire le demeuré, ça avait ses avantages après tout... |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Lun 25 Juil - 21:38 | |
| Gabriel se détendit un brin. Apparemment, le dialogue était instauré. Il s'était suffisamment renseigné sur le sauvage pour connaître la manière dont il s'adressait aux autres et bien qu'on lui ai soufflé qu'il était du genre à faire des grands sourires aux corsaires pour les poignarder par derrière, il se décida à lui faire confiance. Plus ou moins.
Il se releva et fit fuir le furet qui avait approché, apeuré par le geste brusque, avant de défroisser à nouveau sa redingote par réflexe. Il se retrouva nez à nez avec le grillon encore vivant que lui tendait le sauvage, et eut un mouvement de recul, mettant ses mains devant son visage par réflexe, avant de laisser échapper un petit rire nerveux. Il laissa retomber ses mains le long du corps en regardant les pattes de l'insecte remuer frénétiquement. Il l'attrapa par politesse, avant même d'avoir réfléchi au geste: c'était le pur réflexe de l'enfant bien élevé. On lui aurait tendu un boulet de canon en fusion qu'il aurait à peine réfléchi.
Il regarda l'insecte lui remuer entre les doigts. Il en avait attrapé pas mal, des comme ça, étant gosse, mais pas aussi gros. On leur faisait quoi, à ces saletés, ici, pour qu'elles atteignent une taille pareille? Il aurait pu croire à une blague s'il n'avait pas vu le sauvage en manger un l'instant précédent. Si le sauvage n'avait pas porté à ses lèvres un deuxième insecte répugnant en le croquant comme si de rien n'était.
Gabriel regarda à nouveau l'insecte, puis le sauvage, puis l'insecte. Ses traits se décomposèrent petit à petit, à mesure qu'il sentait l'obligation peser sur ses épaules d'officier. On lui avait appris à tirer au canon, à survivre dans la campagne européenne pour éviter d'être fait prisonnier, en braconnant, en cueillant des baies, en se chauffant sans autres accélérateur de feu que ses propres mains, mais manger des insectes, de cette taille en plus, ça n'était absolument pas au programme. Il leva lentement la main qui tenait l'insecte vers son visage, mais le mouvement se stoppa net. Un duel de volonté se disputait l'ingestion (ou la non ingestion) du criquet, le Français contre le soldat, dans la tête de Gabriel qui était à la fois l'un et l'autre et refusait de se décider.
Le Français refusait tout net d'avaler ce truc, préparé en sauce ou cru et encore vivant. Oui, dit le soldat, mais un ordre est un ordre. On a bien dit "fraternise avec les ennemis des anglais". Oui, répondit le français, mais aux dernières nouvelles on ne m'a pas envoyé de lettre stipulant en express: bouffe un criquet vivant. Si on commence à pinailler, soupira le soldat, c'est pas demain que la tête de Swan Bludworth sera dressée sur une pique à l'entrée du port. Si on commence à croquer des criquets, répliqua le français, on n'a pas fini de se payer ma tête.
Pour finir, il plaça le criquet dans la paume de son autre main, et l'envoya voler dans les herbes d'une pichenette. Le sauvage se payait ouvertement sa tête, on lui avait dit qu'il peinait parfois à trouver ses mots en anglais, mais pas qu'il parlait comme le dernier des demeurés. Mi amusé, mi énervé, il posa ses mains sur ses hanches et toisa le sauvage sans pouvoir s'empêcher de sourire.
"A quoi vous jouez?" demanda-t-il avec humeur.
"Quitte à manger quelque chose d'étrange, j'aime autant manger ça." dit-il en s'avançant et en ramassant un des furets qui n'avait pas vu l'officier venir, trop occupé à renifler les oeufs.
De son enfance et son apprentissage des bestioles de la faune Lorraine, domestiquée ou non, Gabriel savait qu'on pouvait feinter un animal domestiqué en ne le regardant pas, en faisant mine de s'occuper d'autre chose, pour l'attraper aussi vivement que possible. Mais ça n'était pas sans risques. En effet, le furet, retenu sous ses petits bras par la poigne du Français, peu disposé à se laisser attraper comme la première saucisse venue, commença à mordre le gant. Amuse-toi bien, petit frère, songea Gabriel, ces gants ont résisté à bien des tempêtes, t'es pas prêt de le trouer.
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| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Mar 26 Juil - 13:52 | |
| Bon il fallait l'avouer, il aimait énormément observer le visage du français qui apparemment, luttait intérieurement pour se décider à manger ou non l'insecte qui s'agitait et demandait grâce de ses yeux à multi-facettes. Mais la petite comédie de Keios ne sembla pas prendre racine, finalement, dommage, il aurait bien joué encore un peu mais ça ne le dérangea pas plus que ça que l'autre balance sa bouffe dans les buissons... Ce qui l'ennuya un peu plus par contre, ce fut comment le blondinet s'empara d'un de ses petits compagnons à poil.
_Je vois, vous êtes fin gourmet... Je vais vous proposer autre chose alors...
Bizarrement, le sourire s'était effacé... Que Edward s'amuse à tripatouiller ses furets passait encore mais un Corsaire... Voilà qui eut pour effet d'énerver grandement le sauvage qui pourtant, resta là où il était, se contentant d'un duel de regard entre le bleu des îles et le bleu du ciel Français. Il fini par se lever et par aller chercher un autre bol qui était mis à l'ombre et il le posa avec un peu de brusquerie sur l'empilement de caisson qui servait de meuble ou de table haute.
_Ils sont de la veille, du bon pirate fraîchement capturé par vos amis les anglais.
Carrément plus abjecte pour ces pauvres petits prétentieux, il s'agissait de globes oculaires qui firent renaître le sourire du sauvage.
_Posez mon furet maintenant, si vous ne voulez pas regarder mon estomac par les yeux.
Oh il en avait déjà mangé avant, des choses comme ça, mais ceux là n'étaient plus franchement de la première fraîcheur, à vrai dire, ils allaient surtout servir pour quelques décoctions ou encore pour Edward, lui, il en avait toujours l'utilité de ce genre de chose, de ce que Keios pouvait trouver sur cette île et sur celles avoisinantes.
_On a dû vous parler un peu de moi. Posez donc ce furet, si vous voulez discuter avec moi.
Le gentil sauvage avait plus ou moins disparu, on ne s'en prenait pas (même pour plaisanter) à ses animaux, surtout quand on était un Corsaire, toute nationalité confondue. Et cela devait se voir malgré Keios dont le regard s'était fait glacial. |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Mar 26 Juil - 19:48 | |
| "Un fin gourmet". Voilà qui changeait du "bon grillon manger miam" je sais pas quoi du simili sauvage. Evidemment qu'il était un fin gourmet, en plus, tout français qu'il était. Mais il suffisait d'être simplement un minimum éduqué pour savoir que manger des insectes était répugnant, et qu'en offrir à quelqu'un de civilisé l'était tout autant.
Gabriel soupira et se relâcha un peu. Malgré le vent, la tête commençait à lui tourner à cause de ce maudit soleil, et il se demanda s'il n'aurait pas mieux fait de venir en pleine nuit. Mais la nuit, les pirates se sentaient pousser des ailes et on avait déjà retrouvé des officiers la gorge tranchée au petit matin au détour d'une ruelle. Alors mieux valait venir ici en plein jour, malgré le soleil, malgré le caractère du jeune homme.
Il regarda le sauvage lui proposer un bol d'yeux et soupira à nouveau. Décidément, avoir les bonnes grâces de cet énergumène s'avérait plus compliqué que prévu. Des yeux hors de leurs orbites, il en avait vu au cours de sa courte vie, les batailles aidant, la cruauté des pirates aussi. Non, les yeux, ça ne lui posait pas de problème, bien que les voir luire sans vie dans un bol gélatineux n'avait rien de bien ragoutant. En revanche, se faire traiter "d'ami des Anglais", là, il dépassait les bornes ! Pour qui il se prenait celui-là, hein? C'était le pire affront qu'on pouvait faire au petit Lieutenant qui détestait les anglais encore plus que la perspective de manger un criquet.
Regagnant sa vitalité, Gabriel se redressa et répondit d'une voix plus forte qu'il l'aurait voulu :
"Mes amis les Anglais? Je suis officier de la Marine Française, jeune homme, les Anglais, je ne les aime que lorsque leurs têtes détachée de leurs corps sont plantées sur des pics!"
Conscient de s'être emporté pour une entrevue qui aurait du être des plus diplomatiques, il prit une grande inspiration et se calma. Sans se formaliser du ton dur employé par l'autre qui voulait qu'on relâche son furet, il mit le petit animal délicatement sur sa propre épaule, amusé de voir la couleur crème du furet se fondre sur son manteau d'officier. Voir son estomac de l'intérieur hein? Charmantes manières. Gabriel se demanda un instant si tout cela était vrai, ces histoires de cannibalisme, ces menaces plus ou moins en l'air, puis il se rendit compte qu'il n'avait aucune envie de vérifier ça, et encore moins par lui-même.
"Ne me confondez pas avec cet idiot de Bludworth. Je n'aime ni les corsaires, ni les Anglais." reprit-il calmement alors que le furet lui reniflait les oreilles.
Espérant avoir enterré la hache de guerre (expression ô combien anachronique), il reprit son sourire bienveillant et reprit la conversation comme si les menaces n'avaient pas été proférées.
"Il était donc question de vous laisser déjeuner tout en devisant avec courtoisie?" reprit-il donc aimablement.
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| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Mer 27 Juil - 13:09 | |
| On dirait que les cartes étaient posées malgré eux, petit à petit, ils abattaient leur jeu, les forçant à sortir le nez de leur tanière. En tout cas, Keios avait abandonné son masque de bon sauvage bien vite quand il eut peur que le français ne s'en prenne à son compagnon poilu, bizarrement il se méfiait de tout uniforme porté. Il avait pu le constater en étant sur cette île que ce genre de personne, pour la plupart, était le genre à penser qu'une terre leur appartement en posant le pied dessus. Le principe du conquérant... Un geste plus tard filmé et reprit par un certain bonhomme blanc découvrant la Lune.
Allô Huston, on a un problème, le français est en train de péter un plomb...
Le sourcil ondula pour s'arrêter dans la position arquée, semi-interrogative quand le blondinet déclara très clairement préférer voir la tête des anglais au bout d'une pique. A la bonne heure, au moins cela eut le mérite d'agripper l'attention du sauvage.
Têtes détachées et corps plantés sur des pics...
Le jeune homme leva un peu les yeux au ciel, pensif et rêveur, la douce image que voilà, c'était bien tout ce qu'ils méritaient ces sauvages conquérant. Il remua légèrement les lèvres dans une moue maintenant amusée puisque le français semblait se calmer tout seul et... le furet aimait apparemment bien l'épaule et s'y poser comme une bonne galette. Au moins il y en avait un qui prenait ses aises mais ça ne serait pas long, les bêtes là avaient la bougeotte et cherchaient sans arrêt la prochaine connerie à faire.
Le temps que le français se remette de ses émotions, Keios avait attendu avec patience, tout en le surveillant, soulagé de voir que le furet était finalement bien traité, il commença à manger ses oeufs, sans plus s'occuper du bol avec les globes oculaires qui semblaient regarder un peu partout.
_Si je voulais qu'on me regarde pendant que je mange, je serais aller sur le port avec mes oeufs vous croyez pas ?
L'idée même était plutôt étrange mais pourquoi pas, il se demandait surtout ce que l'autre voulait... Alors que faire ? Lui tirer les vers du nez ou se mettre à l'ignorer royalement ? La première option semblait être la meilleure, il aurait été dommage de gâcher une opportunité de faire chier un corsaire, quitte à s'associer avec l'un d'eux...
_Alors... que voulez-vous de moi ? Je suppose que vous n'êtes pas venu jusque ici juste pour me regarder manger...
Les oeufs avaient étés engloutis sans équivoque... Et il posa le plat à côté, se redressa, étirant ses muscles avant de passer rapidement les mains sur son sarouel autrefois bien blanc... Il était dorénavant plutôt crasseux avec des tâches de poussière et d'autres choses non identifiables dessus. Le blanc tirait donc plus ou moins sur le beige sale qu'autre chose. Pendant ce temps là, Edgar avait escalader le monticule de caisson pour s'emparer d'un oeil avec lequel il se mit à jouer, rapidement suivit par quelques autres, tirant un léger soupire à Keios.
Ils ne s'arrêtaient donc jamais même par temps de chaleur ?
En tout cas, il reporta finalement son regard sur le corsaire Français et se mit à le fixer, sans ciller, sans cligner des yeux, rien, restant planté là comme ça, à attendre que l'autre se décide enfin à cracher le morceau. On aurait presque pu croire qu'il s'était transformé en statut s'il ne s'approchait pas de Gabriel à cet instant, se plantant devant lui. Manoeuvre d'intimidation ? Non... Il voulait juste regarder cet homme dans le blanc des yeux pour tenter d'y déceler ses intentions... |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Jeu 28 Juil - 2:35 | |
| Bien qu'on lui ait montré quelques secondes auparavant un bol plein d'yeux, Gabriel sentit son estomac se contracter en voyant le sauvage manger ses oeufs avec rapidité et efficacité. Il avait petit déjeuné, mais les oeufs... L'un de ses grands amours. Il fallait vraiment tisser des liens avec le sauvage. Ça en devenait vital. Déjà, d'ailleurs, il fallait qu'il ait un nom. On ne se liait pas d'amitié avec quelqu'un qui portait un surnom péjoratif. Bien que sauvage soit employé pour désigner n'importe quelle peuplade dans la plus parfaite égalité... Et la plus parfaite ignorance. C'est pourquoi il fit contre petite faim bon coeur et entreprit de se présenter.
"Je m'appelle Gabriel de Ficquelmont. Lieutenant de la Marine Française. Vous connaissez la Marine? Là où les Corsaires sont de simple pirates un peu mieux considérés, les soldats de la marine sont plus discipliné et oeuvre pour le bien de la couronne." dit-il simplement.
Inutile de s'attarder sur le sujet pour le sauvage. Ceux qui l'avaient dépossédé étaient plus probablement des marins officiels d'une couronne ou d'une autre, que des corsaires. Les corsaires en avaient après les trésors et les pirates, pas les lopins de terre non colonisées. Et à l'heure de l'expansion maritime, Gabriel aurait été bien en peine de dire qui s'était attaqué à l'île de ce sauvage là. Peu lui importait, de toute façon. Il n'avait pas manifesté de haine particulière pour cet uniforme là, c'était le principal.
"Je voulais faire connaissance avec vous." dit-il en se mettant assis en tailleurs à même le sol en dégageant le bas de sa veste de sous ses fesses. Les taches d'herbes étaient une plaie à faire partir.
Il posa sa main à terre pour faire redescendre le furet. Il n'avait qu'une confiance limitée en ces bestioles. La petite bête vint lui renifler prudemment le bout des bottes, et il la laissa faire. Il sortit de sa poche un Franc français assez ancien mais qui brillait toujours, frappé des armoiries de France, et le tendit au sauvage. Il avait envisagé de lui montrer un Louis d'or, mais on disait le sauvage facétieux, et il tenait à ses louis, bien qu'ils ne soient considérés sur Myrajh que comme une vague monnaie au rabais.
"Je vous ai ramené ça. Un Franc, de la monnaie française, pour vous montrer une petite chose de mon pays. Je ne pense pas que les échanges de biens fonctionnent comme ça par chez vous, mais je voulais simplement vous le montrer." continua-t-il sur le ton de la conversation.
Non pas qu'il pensât qu'il puisse être intéressé, simplement... Il voulait lui montrer sa volonté de communiquer, d'établir un dialogue, avec autant de bonne foi que possible. Il sortit également un papier raide, sur lequel était dessiné à l'encre d'imprimerie le château de sa famille en Lorraine.
"J'ai aussi pris ceci. Ma maison natale. Pas que je pense que vous soyez fou de tout cela, mais si je veux que vous me parliez de vous et que nous fassions connaissance, il faut bien que je commence." conclut-il avec un sourire un peu maladroit.
"Auriez-vous un nom, monsieur l'éleveur de furet?" demanda-t-il sut le ton de la plaisanterie.
Difficile de rester sérieux dans ces circonstances. Il devait raconter sa vie, la France, en quelques lignes, sans entrer dans les détails, pour établir un dialogue... Et il se sentait parfaitement idiot. Mais les ordres étaient les ordres, et les techniques de dialogues avec les autres peuples étaient établies.
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| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Ven 29 Juil - 22:11 | |
| Faire connaissance... Voilà qui était un motif bien singulier pour Keios ar en général, ceux qui venaient à lui avait toujours un intérêt caché et il doutait qu'un homme recherche sa simple compagnie... Ah moins qu'il ne soit comme certains qu'il avait pu croiser, avec des tendances un peu étranges. Il était peut-être comme ceux-là, songeait le sauvage sans se détacher des yeux du Français qui se mit assit au sol et en profita pour laisser le furet faire sa vie.
Sans prêter attention à son compagnon poilu, Keios imita son 'invité' et s'installa dans la même position que son vis-à-vis pour regarder un peu ce qu'il sortait de sa poche... Une pièce de monnaie... Le jeune indigène savait ce que ça représentait, bien entendu, lui même appréciait beaucoup l'or. Malgré lui, ses yeux se mirent à briller l'espace d'une seconde avant de constater que ça n'a n'était qu'une pièce étrangère, qui ne lui serait d'aucune utilité sur Myrajh.
Mais... De l'argent, c'est de l'argent, pas vrai ? Après tout... Mais l'autre parlait simplement de montrer. Quelle idée avait-il en tête pour montrer ainsi son or sous les yeux d'un homme qu'il connaissait à peine ? Le bout de papier qui suivit fut nettement moins intéressant, quoique connaître ses ennemis était toujours bénéfique, ainsi, il se pencha dessus afin d'y observer les dessins... C'était un travail de précision qu'il avait déjà vu ainsi : des gravures.
Et encore une fois, ça n'était que la maison de ce fameux Gabriel en question... Keios se demanda si l'autre ne lui faisait pas des avances, finalement... Peut-être aimait-il l'idée de ramener un sauvage chez lui afin de l'exposer comme une bête à ses amis et sa famille ainsi que ses proches ? Ou alors il faisait partie de ces tordus qui avaient des loisirs un peu fantasques. Du coup il le regarda un peu de travers, un petit sourire en coin.
_Je m'appelle Keios Aimata. Je viens d'une île qui doit être à quelques kilomètres d'ici...
Et non, il n'allait pas donner trop d'informations non plus, même si l'autre s'était présenté en tant que soldat de la Marine Française. Le sauvage en avait déjà croisé, mais ils se faisaient plus rares sur ces mers-ci, et dans les souvenirs de l'indigène, les Français et les Anglais ne faisaient pas bon ménage. A y repenser, le blondinet s'était bien vite agacé d'être comparé à ces derniers. Sans doute que Keios commençait à avoir une idée des intentions de Gabriel à son égard, cela devenait plutôt intéressant en soit même s'il ne put s'empêcher de se moquer un peu.
_En tout cas, vous avez une drôle de façons de faire connaissance... En me montrant le dessin d'une chose que je ne verrais jamais... Les seules qui viennent me voir autre que pour mes potions et mes services, ce sont les catins.
Pure provocation, et ça n'était pas fait par bêtise... Non, c'était parfaitement calculé... Aussi, il poursuivit, sans laisser la moindre chance au français de répliquer.
_Ah moins que vous ne soyez eunuque ?
Un sourire plus moqueur dévoila les dents blanches de Keios qui s'était un peu penché en avant, les yeux pourtant, étaient résolument fixent et intenses. Mais il fallait calmer le jeu, car avec tout ça, il était sûr que l'autre allait réagir au quart de tour, c'est pour cela que le sauvage ouvrit la bouche pour faire signe à l'autre de se taire puisqu'il allait continuer de parler. Par précaution, il commença sa phrase un peu plus fort, histoire de couvrir une potentielle protestation.
_Allons... je plaisante, bien sûr. Mais avouez quand même que c'est étrange qu'un inconnu vienne me voir 'juste pour faire connaissance', non ? Ou alors... je me trompe sur les raisons de votre venues... Je veux dire : les vraies raisons.
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| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Ven 29 Juil - 22:33 | |
| Eunuque? Décidément le sauvage connaissait bien les moeurs des peuples divers et variés, en plus d'en avoir les connaissances linguistiques les plus poussées. Ce garçon là était louche. Plus il parlait, et plus Gabriel le soupçonnait d'être un métisse, du genre un gamin illégitime, avec un père anglais ou allez savoir... Les indiennes engrossées par les navigateurs étaient légion, et certaines vivaient même suffisamment longtemps pour mettre leur enfant au monde par voies naturelles et même pas d'un coup de sabre en travers du ventre, ce qui était déjà plus courant. Sans parler du sort réservé au bébé. Non, c'était peu probable, et pourtant... Il lui mettait le doute. Qui, hors du vieux continent connaissait les eunuques?
La provocation était trop évidente pour être relevée, et Gabriel haussa les épaules comme si le sauvage venait de poser la plus bêtes de questions.
"Pourquoi me présenterais-je avec des choses que vous connaissez? C'est idiot, je suis sur une île, avec un costume militaire, vous savez bien que je suis un marin dépendant d'une couronne. Je vous ai dit que j'appartenais à la marine française, à partir de là, il n'y a guère besoin de s'éterniser sur ces domaines que vous approchez tous les jours, à mon sens." répondit-il sans se froisser.
"Vous montrer des images nouvelles permet de vous donner un éclairage nouveau, loin des clichés véhiculés par, disons, ces cochons d'anglais, au hasard." reprit-il avec un sourire moqueur.
La moquerie n'était destinée qu'à ses chers ennemis, bien entendu. Le sauvage lui tapait un peu sur les nerfs, mais la prudence recommandait de n'en rien laisser paraître, et Gabriel était imperméable à l'intérieur comme à l'extérieur. Rien de son agacement ne filtrait, et rien de ce que le sauvage racontait ne l'atteignait. En apparence. Seule la chaleur perçait la muraille, et parler d'éclairage lui rappela que le soleil lui tapait dessus, encore et toujours. Il s'en serait fait mal aux yeux, à simplement les baisser sur ses vêtements.
Quant aux réelles raisons de sa venue... Là on touchait un point un peu plus sensible, encore que. Il ne se cachait de personne: son aversion de la population anglaise au grand complet était publique, et même s'il n'avait pas voulu la montrer, on l'aurait deviné: à l'ère où la mer se découvrait aux grands royaumes, la rivalité entre l'Angleterre et la Frances, vieilles ennemies, n'en était qu'exacerbée.
"Restez poli avec le bout de papier!" plaisanta-t-il. "Il a l'air sans valeur, mais j'y tiens beaucoup." dit-il en le reprenant avant de le plier avec soin et de le replacer dans sa poche.
"Et pour être sincère, je sais que l'uniforme vous déplaît, mais je pense que nous avons un point commun dans notre... Amour pour la couronne anglaise. Inutile de vous récapituler des siècles d'histoires, mais je pense que nos histoires se valent, à ce niveau. Les Anglais ont la fâcheuse habitude de croire que tout lopin de terre à portée de barque leur appartient. Et ainsi que vous pouvez le constater, nous sommes en minorité, vous et moi. Aussi serait-il sage de se rapprocher l'un de l'autre, en toute amitié, et rien de plus." dit-il en le regardant droit dans les yeux, ignorant les moustaches du furet qui venaient lui chatouiller les doigts.
L'amitié... Un peu galvaudé mais plus ou moins exact: cela impliquait un soutient mutuel en cas de coup dur, et entre les pirates et les corsaires, il y avait de quoi faire pour l'un comme pour l'autre. |
| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Mar 9 Aoû - 14:59 | |
| Cochons d'Anglais... Oh ça leur allait si bien, pensait Keios qui eut un sourire sur le visage à ce surnom. Après tout, quand on crachait sur leur dos, ça lui faisait plaisir, il n'allait pas se cacher surtout que le Français semblait vraiment. Mais ça ne voulait pas dire que le sauvage allait lui donner sa confiance comme ça, juste parce que l'autre blondie bavait sur les Anglais, hors de question, dans cette vie, il ne fallait pas faire confiance comme ça au premier venu, surtout sur une île pareille. Et puis il restait plutôt vague dans ses explications pour les raisons de sa venue pour le moment... Et ça, Keios appréciaient moyennement, mais il saurait ça, en temps en et en heure !
D'ailleurs, le Français récupéra son précieux bout de papier, peut-être le gardait-il pour ne pas oublier à quoi ressemblait sa maison qu'il ne devait pas voir souvent. Les gens comme lui, comme ce marins, partaient des mois entiers sans revoir leurs terres, voguant au gré des flots et surtout des bateaux pirates ou des pays étrangers... La bonne idée que voilà ! Peut-être qu'il n'avait qu'à présenter Gabriel et l'autre dindon de Swan pour qu'ils s'entretuent. Seulement, à ce moment là, le sauvage n'aurait alors plus rien à se mettre sous la dent pour se divertir... Une pensée pour son voisin le sorcier lui rappela que si, il pouvait avoir du divertissement tout près de lui.
Alors qu'il divaguait clairement vers l'une de ces nombreuses soirées passées en compagnie d'Edward et de ses fantasques discours tous plus loufoques les uns que les autres (l'homme pouvait aussi avoir des discussions sérieuses cependant, encore fallait-il réussir à l'attraper entre deux bouteilles de Rhum), le Français se décida finalement à expliquer au sauvage ses intentions, réduisant à néant tous les idées et suppositions de Keios qui l'écouta avec plus d'attention. Il le considéra sur la fin, plissant les yeux qu'il finit par fermer avec un petit sourire, pencha la tête sur le côté.
_Que proposez vous alors, Monsieur Gabriel ?
Il avait prononcé son nom et le monsieur à la française, voilà le peut de vocabulaire qu'il avait de cette langue, à force de les entendre tous bavasser au port.
_Il faut un échange équivalent, pour les infos que je pourrais vous réserver. Je connais bien les îles environnantes, j'ai pas mal de connaissances aussi mais je reste un simple sauvage qui fait un peu tous les boulots qu'on veut bien me donner.
Depuis qu'il était sur cette île, les petits boulots allaient et venaient sauf que maintenant, il n'avait même plus à bouger ses fesses, c'étaient les autres qui venaient le chercher quand ils avaient besoin, ses services était variés, allant de la simple aide à débarquer de la marchandise à une composition de remèdes à bases d'herbes (ces commandes étaient souvent la base des potions d'Edward d'ailleurs, quand il était trop plein pour broyer lui même ses plantes.). |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Jeu 11 Aoû - 0:40 | |
| Gabriel sentit son visage s'éclairer d'un large sourire en entendant l'effort linguistique. Dieu qu'il était bon de pouvoir entendre sa langue maternelle, même dans la bouche d'un étranger. A force de rester sur cette île, il en venait à penser en anglais, et cette simple constatation l'horrifiait. Voilà qu'il pensait dans la langue de l'ennemi ! Heureusement qu'il avait quelques livres pour se replonger dans sa langue natale, et quelques marchands de passage... Sans quoi il aurait vite embarqué dans le premier bateau en partance pour la France, militaire ou non. Il salua donc l'effort d'un signe de tête avant de réfléchir.
"Ma foi... Ce que vous voulez. Dans la limite du raisonnable." dit-il en joignant ses mains sur ses genoux hors de portée du furet qui les lui chatouillait.
Mieux valait limiter néanmoins l'offre. Le sauvage était facétieux, il avait pu le constater. Non, pas le sauvage. Keios. Le nom de famille lui avait échappé, tout comme son nom de famille à lui avait du échapper au jeune homme. Leurs cultures étaient si éloignées ! Comment retenir quelque chose d'aussi typique qu'un patronyme ? Et alors que le furet tentait de grimper sur ses bottes, il s'expliqua aussi clairement que possible.
"En échange d'une parfaite hostilité à tout ce qui représente la couronne anglaise et une absence de coopération totale avec ces mêmes personnes, je m'engage à vous aider comme je peux. Je ne vais pas vous offrir ma protection, je pense que vous n'en avez pas besoin avec des fauves comme ceux là." dit-il avec un sourire en désignant la bestiole.
Il ne pensait pas que l'or l'intéressait réellement. Bien qu'il ait pu se faire au principe de monnaie d'échange. En revanche, en tant que militaire, Gabriel pouvait lui faciliter la vie. Encore fallait-il qu'il accepte mais... Puisque leur aversion des anglais était bien établie, ce qu'il lui demandait ne représentait pas un effort considérable. Il tendit la main à la bestiole qui glissait sur ses bottes bien lisses et impeccablement cirées, et celle ci lui monta le long du bras pour se hisser dans son cou et toiser le monde d'un air prédateur, sûr d'elle.
"Après, si vous possédez des informations susceptibles de m'intéresser alors... Je peux moi-même vous dire ce que je sais, dans la mesure où ça ne nuit pas au Royaume de France, sur ce que vous voulez. Vous fournir des vivres ou autre, en réquisitionnant des marchands au port. Ce genre de choses. Je peux même vous faire embarquer sur un bateau."
Bien évidemment, la dernière option n'était qu'une solution de dernier recours, puisqu'elle mettrait fin à leur petit arrangement. Il laissa à Keios le temps d'y réfléchir et se releva, doucement, pour ne pas effrayer le furet qui se la pétait comme jamais sur son épaule, et il considéra les environs d'un air songeur. Ainsi, le vent avait - Dieu soit loué - une prise sur le petit Lieutenant Français qui supportait de moins en moins ces chaleurs torrides. Pouvait-on s'y faire? Il n'arrivait que difficilement à vivre avec...
Il vit la maison du sorcier pochtron au loin et fronça les sourcils d'un air réprobateur, avant de scruter Keios en attendant une réponse de sa part.
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| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Mar 27 Sep - 19:51 | |
| Et le français parlait, et le français souriait. Apparemment, ils commençaient à trouver tout deux un terrain d'entente et c'est avec un regard légèrement amusé que Keios observait ses monstres prendre d'assaut le blondinet. Un bel homme, sûrement bon à l'escrime, les français étaient connus pour leur vivacité et leur volonté. Mais la plupart des grands hommes (il avait pu le constater) n'étaient pas en reste pour le courage. Lui préférait la prudence que de foncer tête baissée dans une situation dangereuse. Ne pas se surestimer et ne pas sous estimer l'adversaire était primordiale pour la survie.
Alors qu'il observait un de ses compagnons adopter l'épaule du Français, Keios lui même, laissa un furet grimper en s'aidant des dreadlocks blanches, Keios se redressa, mains sur les hanches.
"Les vivres ne m'intéressent pas. Je préfère... de l'or, dit-il en ayant le regard un peu plus brillant, le bleu clair perçant ceux de son vis-à-vis. Il ravive étrangement ma mémoire, vous voyez."
En gros, si l'autre lui donnait déjà un peu de quoi parler, il parlerait. C'était aussi simple que ça, la nourriture, il pouvait la chasser comme la payer pour vivre, il était né dans ces îles après tout alors trouver de quoi se mettre sous la dent n'était pas franchement le plus intéressant pour lui, bien que l'effort de son nouvel allié fut là.
"Et je ne compte pas partir, surtout pas en France, sans vouloir vous vexer. Vos pays ne m'intéressent pas."
Et c'était vrai, quand il les voyait couvert de vêtements des pieds à la tête, se confondre en courbettes, en cérémonie face aux commodors... très peu pour lui. Il aimait sa vie de liberté ici et... il ne pouvait décemment pas laisser son pauvre voisin ramasser tout seul les cadavres de bouteilles qui pouvaient traîner ça et là.
"Et puis, je ne pourrais plus enquiquiner les anglais, ça me manquerait, fit Keios en hochant la tête d'un air entendu avant de regarder le furet squatteur de Français. On dirait que vous aimez bien mes petits trésors. Ils sont plutôt bons chasseurs, surtout les rats. Ils sont très habiles."
Oh quoi ? Un peu de marchandage était toujours le bienvenu, même s'il tenait quand même à ce que ses petits amis poilus soient bien traités. D'ailleurs, s'il avait du mettre une pancarte, il aurait peut-être mis "Attention, Sauvage méchant, ne pas faire de mal aux furets." |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Mer 28 Sep - 15:51 | |
| De l'or, hein? Les sauvages n'étaient plus ce qu'ils avaient été. Et pourtant on en était à peine aux prémices du nouveau monde... Qu'est-ce que ça allait donner, plus tard... Loin de vouloir se plonger dans une réflexion sur le monde moderne et un futur système capitaliste, Gabriel acquiesça a regrets. Soit, il donnerait de l'or, c'était de bonne guerre, après tout. Restait à savoir où le trouver... Plus il réfléchissait et plus il s'imaginait devoir tremper dans différents trafics. Ça n'était pas bien difficile après tout, vu la racaille qui recouvrait l'île, de pouvoir trouver une manière de se remplir les poches quand on était un poil plus éduqué que la moyenne. Ceci dit... Toute tentative illégale de trouver de l'argent se solderait par un ternissement de la couronne de France, et vieux jeu comme il l'était, cette idée lui paraissait insupportable.
Mais chaque chose en son temps. Il fallait d'abord trouver un terrain d'entente, ça c'était fait, et surtout sceller l'accord. Il espéra que Keios n'était pas de ceux qui scellaient les choses dans le sang, parce que franchement, avec cette chaleur et la vue de son propre sang, Gabriel aurait tôt fait de tourner de l'oeil. Il eut un petit rire quand Keios évoqua la France. Un sauvage comme lui en France ? On aurait tôt fait de l'exhiber comme la bête de foire du nouveau monde, il fallait surtout éviter d'y mettre les pieds.
"Oh non mon ami, pas la France, surtout pas, tenez-vous éloigné du vieux continent, vous y feriez de mauvaises rencontres. Les gens là bas n'ont pas l'état d'esprit des colonisateurs... Ou plutôt si, mais les mauvais côtés, si vous voyez ce que je veux dire."
Evidemment qu'il voyait. Keios avait du être arraché à son île, et s'il ne s'en était tiré qu'avec un dépaysement, alors c'était pour le mieux. Les rumeurs de sauvages écorchés vifs et de femmes violées et brûlées avec leurs enfants n'étaient que trop présentes à chaque taverne pour n'être qu'une fantaisie née d'une imagination tordue. L'homme blanc s'amusait bien, loin de chez lui, quand plus personne ne pouvait lui taper sur les doigts.
"Ceci dit, si vous voulez enquiquiner les anglais, je crains qu'il n'y ait pas meilleur endroit que la France, pour ça. Ils ont une fâcheuse habitude de nous envahir régulièrement, et nous avons pour coutume de les rejeter avec pertes et fracas. Les tourments anglais, ça nous connait." dit-il avec un petit rire en cachant son cou de sa main, pour éviter que le furet ne l'y chatouille avec ses moustaches. "Ce sont vos petits trésors qui m'apprécient, on dirait. Enfin, celui-ci. J'espère qu'il ne chasse pas les oreilles, sans quoi je suis mal parti." ajouta-t-il avec un petit rire en remuant pour essayer de déloger le furet qui se glissait dans son col.
"Vous les avez dressés ? Ce sont des bestioles qui vivent sur l'île ? Je n'ai jamais fait attention, mais je crois bien n'en avoir jamais vu ici. Chez moi ils sont plus gros et font des ravages dans la volaille." sourit-il à l'évocation du souvenir de sa Lorraine natale et des poulaillers dévastés.
Il haussa un sourcil néanmoins au ton du sauvage. Entendait-il par là qu'il serait prêt à se séparer d'une de ses bestioles pour la donner au français ? Et contre quoi, surtout ? Mais mieux valait sceller un accord dans le euh, furet, que dans le sang, non ? Voilà qui constituait un bien étrange proverbe.
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| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Jeu 29 Sep - 2:09 | |
| Bon la France, il fallait oublié pour un séjour de vacances apparemment, et c'était tant mieux ! Car le sauvage aimait bien cette île au fond et il n'avait pas franchement envie de la quitter. Il se contenta de renifler légèrement d'un air désintéressé quand Gabriel sous entendu clairement que les habitants du continent n'étaient pas toujours 'bien élevés'. Ses doigts allèrent grattouiller le coup de son petit copain poilu qui leva le menton, ramenant les moustaches en avant, les yeux mi clos qui lui donnait un air passablement stupide.
Il imaginait Gabriel entouré de choses brillants, précieuses, avec des attitudes maniérées... Bizarrement, il trouva que ça aurait pu bien lui aller. Peut-être que ça serait drôle de le saouler un peu pour voir comment il agirait. C'était un jeu qui amusait grandement Keios. D'ailleurs cette lubie était apparut à l'époque où il avait rencontré Edward. Bref, Keios cessa de se promener dans ses souvenirs pour se concentrer sur la conversation actuelle : ses petits amours.
"Oui, je les dresse un minimum." Dit le sauvage qui attrapa un furet pour le mettre sur le dos avant que la petite bête n'attrape son doigt entre ses pattes avant de le capturer entre ses dents pointues. Habitué, Keios n'en avait cure et laissa l'autre s'amuser, après tout, ils ne serraient jamais les mâchoires au point de le blesser, sauf quand ils étaient petits. "En fait j'ai acheté un couple à un marchand qui les a ramené du continent, finalement ils se sont parfaitement adaptés, ce sont de vraies merveilles. C'est une compagnie discrète et appréciable."
Quoi ? Il les vendait, bien sûr ! Il fallait bien gagner sa croûte après tout. Mais pas question de refourguer ses trésors au premier clampin débarqué.
"Mais j'y tiens... Nous pourrions... Nous revoir, ce soir, dans un des bars de la ville et ainsi discuter... Affaires."
Le regard bleu clair du sauvage perça celui du lorrain et il attendit sa réponse, il avait pas mal de chose en tête mais il ne fallait pas trop tout déballer maintenant. En fait, il avait des questions sur le bateau fantôme. Lui savait des choses mais peut être que le Français avait des informations intéressantes à ce propos.
"Vous comprenez, je n'ai pas envie de les vendre si c'est pour les maltraiter ou les laisser au fond d'un tiroir..." |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Dim 2 Oct - 23:19 | |
| Gabriel maniéré, entouré de choses brillantes et précieuses ? Le sauvage avait là une image plutôt exacte de se que Gabriel aurait pu devenir sans son éducation militaire et son désir de prendre la mer, de s'évader vers d'autres cieux plus cléments... Et atrocement trop chauds. Si ça n'était un avant goût de l'Enfer, ça y ressemblait tout de même drôlement. Des anglais, une chaleur à crever... Dire qu'il s'était mis tout seul dans cette situation, comme un grand. Ce qu'on pouvait être naïf, parfois... Si on pouvait trimbaler un Keios d'une île à l'autre sans qu'il ne bronche, ça n'était pas le cas du français. Encore que... Tout trimbalage incluait une balade en bateau et OH DE L'AIR MAIS OUI !
Hum hum. C'est qu'il devenait marteau, lentement mais sûrement, avec cette maudite étoile qui lui tapait sur le crâne.
Il cligna des yeux d'un air stupide quand le sauvage lui proposa de se retrouver en ville pour parler affaires. En ville? Là où les rues grouillaient de monde. Parler de sabotage au milieu de la foule, au lieu de rester ici, au milieu de nulle part, là où personne sauf un sorcier alcoolique ne pouvait vous entendre ? Gabriel n'avait qu'une confiance limitée en ce sauvage, tout Keios qu'il soit (il avait un nom, donc ça sous entendait qu'il était une personne et donc pas un sauvage lambda), et cette histoire lui inspira méfiance à la première virgule. Il fronça les sourcils, peu convaincu.
"... En ville? Mais pourquoi?" demanda-t-il d'un ton soupçonneux.
Sans quitter le sauvage des yeux, il se baissa et laissa le furet repartir vers son maître. Il parlait de furet, en parlant de vendre? Ou de ses informations ? On pouvait mettre des informations dans un tiroir ? Certainement pas ! Et on n'y mettait pas d'avantage de furet, à son humble avis. Pauvre petites bêtes. Il les regarda attentivement. Les moustaches frémissantes, les yeux en boutons de bottines, les oreilles aux aguets... Les bestioles avaient un petit air malin et sournois à la fois. Il n'était pas sûr qu'en faisant l'acquisition d'un furet il deviendrait un corsaire craint et respecté, en se baladant avec le furet sur l'épaule mais... De toute façon il n'avait pas l'intention d'être un corsaire, puisqu'il était un officier de marine fidèle à son royaume, et quant à être craint et respecté... Il était français en milieu hostile, il lui avait fallu moins de trois jours pour faire une croix sur cette idée.
"Quant à vos bestioles... Hé bien... Si on peut sceller notre accord en se partageant la garde des bestiaux, alors soit, je vous en achète un." dit-il en portant la main à sa poche où se trouvait une bourse bien pleine.
Il espérait au fond de lui que le sauvage refusât, et qu'il abandonne l'idée du rendez-vous en ville mais... Bien qu'il ne le connaisse que depuis un petit moment, il était sûr que si son propre visage prenait un air contrit, le sauvage se ferait une joie de continuer à le tourmenter. Il garda donc un air aussi neutre que possible, étant donné les circonstances et cette foutue chaleur qui lui cuisait les neurones. |
| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Jeu 6 Oct - 23:22 | |
| Et bien autant dire que son effet mystère avait coulé à pique… Mais bon, le blondinet semblait être d’accord pour embarquer un de ses protégés et soudainement, il n’avait plus du tout envie de lui en vendre ! S’il aimait bien une chose plus que l’argent, c’était bien ses furets… Et peut-être son ami le poivrot.
_Je ne les donne pas au premier venu…
Un ton un peu sec peut-être, mais oui, il n’aimait pas ça, les vendre comme ça, sur un coup de tête, changer d’avis était vraiment la réaction d’un petit morveux qui ne savait pas ce qu’il voulait. Alors il avait prit une de ses bestioles dans ses bras, comme un gosse qu'on garde jalousement. Keios repéra sans trop de mal l’air coincé du français et son envie de l’emmerder un peu plus le démangea furieusement. A quoi bon résister ? N’était-il pas pour tourmenter les corsaires de quelques origines qu’ils fussent ? La réponse était un grand oui, bien entendu !
_Mais… Autour d’un verre, nous pourrions discuter plus tranquillement, n’y voyez pas là une embuscade, nous avons conclu un marché après tout. Après avoir fait plus ample connaissance et être sûr que vous ne jetterez pas mon furet à la mer (notez le pronom possessif) à la première occasion. Et puis, personne n’ose s’attaquer de front aux corsaires.
Il avait haussé les épaules avec un petit sourire décontracté, légèrement railleur sur les bords. Et quoi ? Il provoquait un peu la fierté de l’autre… Et oui, il le traitait indirectement de couard s’il ne venait pas au rendez-vous proposé. Que choisirait le français ? Au moins ça lui donnerait une première infos sur la personne qu’il avait en face de lui, car à part de belles paroles de belles images, il n’y avait bien que par les actes que Keios pouvait fonder ses jugements.
Des promesses, tout le monde pouvait en faire et il ne comptait plus dessus depuis belle lurette. |
| | | Gabriel de Ficquelmont « Nul ne m'atteint »
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Mar 11 Oct - 23:03 | |
| Gabriel nota effectivement le pronom possessif. On fait un échange, mais ça reste ma bestiole. A se demander si les petits yeux en boutons de bottines n'allaient pas être les yeux du sauvage, pour espionner Gabriel, les corsaires, et venir tout lui raconter en remuant les moustaches. Ce type était pour le moins étrange. A certains moments il avait l'air civilisé, normal, presque avenant (presque), mais l'instant d'après il repartait dans cet espèce d'état d'esprit bien singulier, difficile à suivre pour quelqu'un comme Gabriel qui était son exact opposé. Aussi pâle qu'il était bronzé, venant de l'autre côté de la terre, bien habillé quand l'autre se contentait de haillons crasseux, le tout avec deux esprits à l'éducation diamétralement opposée.
Du coup, Gabriel n'était pas vraiment serein. A peine se détendait-il un brin qu'aussitôt il se sentait pris au dépourvu par ce sauvage facétieux. Cette conversation en somme toute anodine l'épuisait. En tant qu'officier, il avait l'habitude de mener la barque, dans les discussions. En l'occurrence, il avait plutôt l'impression d'être balloté par ses propres courants mêlés à ceux du sauvage qui les emmenaient tout deux dans des tourbillons d'incompréhension. Encore que le sauvage n'avait pas l'air particulièrement désarçonné. Il ne put retenir un soupir avant d'accepter la proposition.
"Soit, va pour un verre. Et je ne suis PAS un corsaire, rappelez-vous en." lança-t-il avec une pointe d'humeur soudaine.
C'est vrai quoi, il n'avait pas fait ses classes militaires pour se faire traiter comme le premier pirate venu ! Se faire comparer à des types comme Bludworth ou cet espèce de cinglé de Sokovitch, merci bien ! Il fallait dire qu'il était le seul officier de marine sur Myrajh, ce qui n'aidait en rien à sa distinction et à sa popularité. Et cette chaleur... Plus il cogitait et plus sa bonne humeur imposée par les négociations fondait comme la neige de sa Lorraine natale sous le soleil de plomb de l'île. A côté de cette idée de le mélanger à la lie de la mer, la provocation n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan, et il ne la releva pas. C'était contre productif, de toute façon.
"Alors que faisons-nous ? Je prends le furet et je vous rejoins à une heure donnée à la taverne?" demanda-t-il un peu plus aimablement.
Avec ce rendez-vous, les choses devaient avancer... Normalement. Et l'idée de discourir sans subir la chaleur inhumaine de ce maudit soleil était trop tentante pour refuser. Peut-être y verrait-il plus clair une fois la nuit tombée... Ou peut-être finirait-il rond comme une queue de pelle. Du moment qu'il pouvait se soustraire à la morsure du soleil...
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| | | Keios AimataViens dans ma hutte, j'ai des bonbons au rhum...
| Sujet: Re: A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] Lun 12 Déc - 20:59 | |
| Pas un corsaire. Et il devait s’en rappeler.
Imitation grossièrement effectuée dans la tête du sauvageon qui sourit en retour, hochant la tête pour montrer qu’il avait compris le message. Si le marché était apparemment conclu, Keios demeurait pas moins méfiant dans le fond, ça n’était pas quelques paroles qui allaient le convaincre mais des actes sur le long terme. Mais pour le moment, s’il devait jouer la comédie, il le ferait sans discuter.
Finalement le blondinet se décida à reprendre son amabilité en main pour convenir d’un rendez vous dans un bar, histoire de boire un verre. Genre. Bref, Keios eut un sourire en coin, un furet sur l’épaule et observa le petit protégé logé à la même enseigne sur l’épaule du corsaire… Enfin du machin prout prout français.
« Oui, prenez le furet, ce soir. Nous nous retrouverons au Skull, ça sera très bien pour y boire un bon verre ! » Fit le ‘sauvage’ avec un sourire éclatant, exposé au soleil, on aurait presque pu croire qu’il éblouirait le blondinet.
D’un geste amical, Keios tapota l’épaule du marin et lui jeta un nouveau regard.
« Je vous y attendrais ce soir. Maintenant vous pouvez aller vous liquéfier ailleurs que sur ma colline et oui, surtout, n’oubliez pas de laisser de l’eau à ce petit ange. » Ajouta-t-il en gratouillant le menton du petit mustélidé.
« Ah oui, autre chose, évitez de passer trop près de la cabane à côté de la mienne, des fois il a pas les yeux en face des trous, il est pas méchant mais il pourrait avoir la gâchette facile. » mentit Keios avec un sourire carnassier avant de rire de bon cœur.
Pas qu’Edward était un fou de la gâchette mais il rirait bien en voyant le blondinet partir d’ici en prenant en compte ses recommandations. Du coup, quand il fut rentrer dans sa propre ‘maison’, il se cacha derrière la fenêtre pour observer le blondinet, tirant le rideau qui n’était autre qu’un bout de guenille accrochée avec trois clous rouillés.
Dommage qu’il n’eut pas de jumelle, il aurait pu bien observer l’autre. Voilà ce qu’il lui fallait prochainement, ça lui serait bien utile, une longue vue !
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| | | | A la recherche du sauvageon perdu [PV Keios] | |
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