~ Identité ~
| Nom : Nielsen Prénom : Jesper Klemens Surnom : Le boucher d’Hanstholm.
Age : 26 ans Date de naissance : 21 Mai 16…
Sexe : En vue de sa carrure et de sa grande taille, de sa mâchoire carrée et d’autre chose que je ne citerais point, je dirais que Jesper est un homme. M’enfin après, on est jamais sûr de rien avec trois verres de rhum dans le nez… Race : Un humain tout ce qu'il y a de plus normal, ou presque.
Orientation sexuelle : Ah ah ! En voilà un mystère : de quel bord est cet homme ? Certains disent l’avoir vu en compagnie de jeunes et jolies demoiselles tandis que d’autres hurlent haut et fort que Jesper aurait des penchants homosexuels. Alors qui a raison, qui a tort ? Secret ~ | |
~ Corsaire ~
Spécialisation : C’est un espion du roi du Danemark
Nom du bateau : Disons qu’il ne reste jamais bien longtemps sur un navire, d’autant plus si celui-ci contient des anglais ou des français.
Grade : officiellement Vice-Amiral et officieusement officier quand il a besoin d’espionner ses cher camarades francophones et anglo-saxons.
Depuis combien de temps : …
~ Apparence ~
Physique : On peut dire que le jeune homme n’est pas désagréable à voir. Il a certain charme, on ne peut le nié, bien que sa physionomie ne soit pas spécialement exceptionnelle. Ses traits sont fins, presque féminins, sans pour autant qu’ils rendent leur propriétaire totalement androgyne : on reconnait bien une part de virilité dans le visage de Jesper, notamment au niveau de sa mâchoire aux formes angulaires. Ses épaules, larges et carrées, rappellent une silhouette masculine soulignée par une musculature propre au sexe fort. Sa taille, quant-a-elle, met en valeur ses origines nordiques. En effet, Jesper est plutôt grand, mesurant 1m81. Sa chevelure, légèrement bouclée et oscillant entre le blond cendré et le châtain clair est-elle ainsi une des caractéristiques physique propre aux habitants des pays de l’est, tout comme ses yeux bleus-gris.
Style vestimentaire : La garde-robe de notre cher ami corsaire n’est pas très varié et plutôt triste. Contrairement à la plupart de ses camarades, Jesper ne porte aucun vêtement richement décoré, de froufrous et autres fanfreluches. Le seul habit qu’il s’autorise à porter est celui d’un serviteur. Cette tenue se compose donc d’une redingote de couleur noire, ainsi que d’une chemise ample à javeau blanche par-dessus laquelle il porte un plastron de couleur sombre ; un haut de chausse noir ainsi que des bas blancs.
Signe particulier : Un sourire est toujours accroché sur ses lèvres, quelque soit la situation. Il lui arrive aussi de trimballer sur ses épaules un énorme rat noir nommé Jack - quand celui-ci ne chasse pas les chats bien sûr ~
~ Psychologie ~
Caractère : Il n’y a rien de plus changeant et étrange que l’esprit de ce cher Jesper. Essayer de le comprendre reviendrait à s’attaquer à un casse-tête chinois impossible à résoudre. Mais soit, si vous voulez vraiment savoir ce qui se passe à l’intérieur de son crâne, je peux toujours essayer de vous faire un portrait rapide de ce corsaire ô combien étrange !
IL faut savoir avant tout que Jesper est un être dévoué corps et âme à son maître : Christian IV, roi du Danemark. Il est prêt à tout pour mener à bien les missions que cet homme lui confit, même vendre son âme au diable – c’est vous dire le degré de dévotion du bonhomme. Certains disent même que le chien serait tombé amoureux de son propriétaire. M’enfin, après, cela n’est que pure divagation d’esprits jaloux. Ou pas. Dans tous les cas, sachez que M. Nielsen ne sera pas dérangé par le fait d’exécuter quelques petits meurtres pour son supérieur et le bien de sa patrie. Il le fera même avec grande joie ! Le crime est une chose qui le passionne, alors si en plus de cela il a la permission des autorités autant vous dire qu’il ne se gênera pas.
Mais aussi étrange que cela puisse paraitre, malgré son côté psychopathe du dimanche, le corsaire est très attaché aux bonnes manières. Pour lui, un homme qui ne sait pas faire preuve de politesse ne mérite pas d’être considéré comme tel. Aussi, il tâchera d’agir comme un être civilisé afin de suivre les préceptes qu’il prône. Vous imaginez qu’il est donc bien rare de le voir jurer ou même d’être désagréable avec quelqu’un, s’efforçant d‘être le plus poli possible, même face à ses adversaires. Il le dit lui-même : « donner du respect à quelqu’un qui ne le mérite pas est une preuve de bonne éducation. ». C’est d’ailleurs ce trop-plein de salamalecs et de manières qui lui donnent des airs d’hypocrite car oui, il est bien difficile de savoir ce que quelqu’un pense de vous quand cette même personne fait des courbettes à ses ennemis. C’est une chose complexe que de savoir dans quelle catégorie Jesper peut vous avoir rangé : ami ou ennemi ? C’est seulement quand il vous menacera de sa dague que vous pourrez la savoir. Mais en attendant cet instant, il vous faudra rester sur vos gardes et vous tenir à carreau, car il est aussi fourbe et imprévisible qu’une vipère : attaquer quelqu’un alors qu’il a le dos tourner ne lui fait pas peur. Il ne se targue pas de suivre un code d’honneur au combat. C’est même plutôt le contraire. Dans une bagarre ou un assassinat, c’est tout autre chose. S’il doit tuer quelqu’un, il le trainera généralement dans une ruelle sombre, là où il sait qu’il ne pourra se défendre, ou se contentera de lui offrir un verre afin d’empoisonner sa boisson. C’est petit et peu courageux, mais ça, Jesper n’en a strictement rien à faire. Tout ce qui compte c’est le résultat.
L’espion se nourrit aussi une grande passion pour les créatures à longues dents. Depuis qu’il a découvert leur existence, ces bestioles nocturnes le passionnent ! Il les trouve si délicieusement mystérieuse, si parfaite ! Bien entendu il redoute un minium ces sangsue sur pattes mais ne peut s’empêcher de les admirer pour leur grâce et leur forces ainsi que leurs sens développés. A vrai dire, il rêverait même de devenir l’un d’entre eux si l’occasion se présentait !
Aime : Tout ce qui touche de près ou de loin aux vampires, être au service de son roi, faire son travail, s’occuper de Jack, chanter des comptines, la politesse ~
Aime pas : Ce qu’il déteste ? Tous les ennemis de son cher roi ! Ceux-là sont tout juste bons à être jeté dans les flammes de l’enfer.
Loisirs :Talents : Il manie le fouet à merveille ( oh oh oh, je vous vois venir…Non ಠ_ಠ )
~ Sociabilité ~
Famille : Un père et une mère dont il prend parfois quelques nouvelles.
Amis : Pas beaucoup. En même temps, il ne cherche pas vraiment à s’en faire.
Collègues : Il ne garde jamais contact avec ses camarades et en change souvent.
Ennemis : tout ce qui est français ou anglais ainsi que les pirates et les ennemis du roi. Oui, ça fait beaucoup.
Amour : Des rumeurs disent qu’il serait amoureux du roi du Danemark. Maintenant, allez savoir si c’est vrai ou non…
~ Histoire ~
«
Allez, Jesper, dépêchez-vous. »
Ma mère me pressait, tapotant mon dos afin que je m’active. Il faut dire que nous partions bientôt et que ma valise était loin d’être finie…En même temps, c’était une tâche plutôt difficile pour un enfant de sept ans ! Je peinais à plier mes vêtements et à les mettre en ordre dans la petite malle en cuir. La plupart de mes chemises n’étaient d’ailleurs plus que des boules de chiffon informes. Tant pis, il fallait faire vite.
«
Pourquoi les domestiques ne s’en chargent pas eux-mêmes ? » demandais-je en boudant.
Ma mère soupira, posant ses mains sur ses hanches, et me toisant de toute sa hauteur. Son regard était plein de reproche, comme si ne pas connaître la réponse à ma question était un crime duquel elle m’accusait. Je détournais mes yeux de son regard inquisiteur, gonflant les joues. Non, je ne savais pas où étaient nos serviteurs et pourquoi la maison était si vide. Je ne comprenais pas pourquoi je devais exécuter des tâches qui jusque-là ne m’avais jamais étaient donnée d'effectuer et ce manque sa savoir quant à la situation actuelle m’horripilait au plus haut point. Comme tous les enfants de mon âge, j’étais curieux et chacune de mes questions à laquelle on ne répondait pas était pour moi un acte semblable à celui de me donner un coup de couteau dans le cœur. Je m’en rappelle encore, cela me vexait tellement !
Ma mère soupira une nouvelle fois, son instinct maternel la rappelant à un devoir auquel elle venait de manquer. Elle pausa l’un de ses doigts sous mon menton, me faisant tourner la tête vers son visage à présent illuminé d’un petit sourire chaleureux. Son autre main vint me caresser la joue, me flattant d’une caresse qui atténua ma colère.
«
Jesper, mon tout petit, je vous l’ai déjà dit : nous changeons de maison. »
«
Mais pourquoi ? »
«
Parce que le roi est mort et que le nouveau souverain veut que notre famille soit auprès de lui… »
Mais le roi, à cette époque, je n’en avais que faire ! Tout ce que je voulais c’était profiter de notre demeure et ne pas être cloitré dans un château. Si certains disaient que vivre auprès de son seigneur était un grand honneur, j’avais plutôt l’impression qu’il s’agissait d’une invitation à vivre dans une prison qu’on ne pouvait refuser.
Le soir même nous débutions notre voyage pour Hillerød afin de rejoindre le château de Frederiksborg.
Je ne sais combien de temps nous avons passé sur les routes, la seule chose dont je me souviens c’est cet étrange sentiment qui me prit aux tripes quand notre calèche arriva dans les jardins du château. J’étais à la fois heureux de ne plus avoir à supporter les affres des transports et de découvrir ma maison, mais aussi triste de ne rien reconnaitre de familier dans ce nouveau paysage. J’étais perdu, impressionné par la grandeur du domaine, la richesse de l’architecture. Tout cela c’était trop pour moi. La simplicité manquait cruellement dans cet univers où ducs et duchesses se pavanaient. Mes premiers pas dans le monde de la cours furent d'ailleurs difficiles. Même du haut de mes sept petites années les adultes me jugeaient déjà. Je trouvais refuge dans le mutisme.
* * *
«
Jesper. »
Mon regard se perdait sur les nombreux motifs du papier peint. J’admirais comment la lumière faisait briller certaines formes, les rendant plus attrayantes, les faisant sortir de la masse. Toutes ces couleurs éveillaient mon intérêt d’enfant.
«
Jesper ! »
La voix se fit plus forte, plus sévère. Je me tournais alors vers mon père et ma mère. Ils étaient en beaux habits. Moi aussi j’avais été pour l’occasion paré de ma plus belle toilette.
«
Tenez-vous droit, nous ne sommes pas à l’étable… »
Ce qui agaçait ma mère faisait rire mon père. Son amour parfois trop poussé des bonnes manières l’amusait. Moi je restais interdit, craignant le courroux de ma génitrice. J’exécutais donc ses ordres qui pour moi étaient absolus, me redressant. Ma mère jeta un regard noir à mon père avant de lui assener un coup de coude tandis qu’un domestique ouvrait la porte devant laquelle nous attentions depuis déjà quelques minutes.
«
Le comte et la comtesse Nielsen ainsi que leur jeune fils. » Annonça une voix monotone.
Trois coups se firent alors entendre. Nous nous avançâmes au milieu de la pièce. J’étais derrière mes parents et je ne voyais rien. Je ne comprenais pas même le but de cette mascarade. Mes parents se courbèrent alors en une révérence gracieuse, me laissant voir par-dessus leurs épaules la silhouette d’un jeune homme richement vêtu. Il me regardait de haut, fixant ses pupilles dans les miennes. Son regard avait quelque chose de froid, de terrifiant. La peur chez les jeunes enfants étant bien plus forte que la raison, je fuis sans même savoir qui cet homme pouvait bien être.
Je trouvais refuge dans un couloir, me mettant un chien de fusil, la tête entre les bras. Je craquais. La terreur faisait remonter en moi un tas d’autres sentiments. Hanstholm me manquait terriblement. J’entendais des voix au loin m’appeler, mais les sanglots qui secouaient ma poitrine m’empêchaient de répondre. De toute façon, je n’avais pas envie qu’ils me trouvent.
«
hey ! »
Je sursautais. On m’avait découvert ! Je relevais la tête, laissant couler un flot de larmes. C’était le même jeune homme que tout à l’heure, mais son visage semblait cette fois-ci moins dure. Il avait quelque chose de chaleureux. J’étais surpris par tant de changement, mais toujours un peu intimidé par cette figure qui m’avait causé tant de frayeur.
«
Je vous ai fait peur, je m’en excuse. »
Il me sourit, tâchant de se montrer aimable. Je restais silencieux, regardant avec inquiétude cet étrange personnage. J’avais envie de fuir. Cet homme ne m’inspirait pas confiance. Je me redressais alors d’un bond sur mes deux jambes, commençant à courir. Mais une poigne de fer me reteint. Je gémis, la prise étant douloureuse, avant de retomber sur les fesses, les yeux humides.
«
oh. Pardon… Dites, vous n'allez pas constamment me fuir, n'est-ce pas ?…Qu’est-ce que je pourrais faire pour faire taire votre angoisse ?...Oh, je sais ! »
Le jeune homme se mis alors a chantonner un air bien, connu, une comptine.
«
Och bonden han körde
till furuskog.
Där såg han en kråka
som satt och gol,
Och bonden han vände
då om igen.
"Ajaj!, mor, den kråkan
hon biter mig!"
Men gumman hon satt
vid sin spinnrock och spann.
"När såg du en kråka
väl bita en man?"
Och gubben han spände… hm ? »
Je fondais de nouveau en larme. Cette petite chanson était terrifiante, comptant comme une famille avait construit mile objet avec le corps d’un corbeau géant qu’ils avaient tué. Vraiment, cet homme n’était pas doué pour rassurer les gens…
«
Votre altesse ! »
Son visage se tourna vers la source de ce raffut tandis que le miens restait face au sien. Le…roi ?
Après cet incident, je ne sais pourquoi, mais je devins l’un des favoris du roi. Il semblait que je l’amusais beaucoup. Il me trainait partout comme un petit animal que l’on montre à ses proches afin de leur faire à eux aussi partager la drôlerie de la bête. Mais cela ne me déplaisait pas. Depuis qu’il s’était pris d’affection pour moi, les autres nobles ne semblaient plus me juger comme ils le faisaient auparavant.
Je ne le quittais plus.
Tout le monde a un secret à cacher plus ou moins lourd et parfois dur à porter. Seuls ceux qui n’en ont pas peuvent de targuer de jouer à un petit jeu avec les menteurs : la chasse aux secrets.
J’avais bien grandi. J’étais à présent âgé de 17 ans et mon bon roi de 27 années. J’étais sorti de ce monde d’innocence dans lequel j’avais jusqu’à présent vécu, découvrant l’envers du décor. Mensonge, traitrise, luxure…C’est que la noblesse avait de nombreux vices à son actif ! Grandir auprès du roi était peut-être une aubaine, mais c’était aussi en un sens une malédiction : on rentrait dans le cercle des damnés. A chaque instant, chaque seconde qui passait se déroulait devant moi une sorte de pièce de théâtre, un jeu de dupe. J’observais les acteurs de cet étrange cirque, intrigué par leur nature machiavélique. Ils mentaient tous. Les femmes, derrière leurs éventails, glissaient quelques perfidies à l’encontre d’une voisine et les hommes nourrissaient à l’intérieur de leur crâne une jalousie profonde pour tous ceux qui les surpassaient.
J’assistais à tout cela, silencieux. Du temps que ces mots ne visaient pas mon souverain, je me fichais bien de ce qui pouvait se dire. Pouvoir demeurer à ses côtés était pour l’instant la seule chose qui m’intéressait vraiment. Je laissais encore les secrets de côté, préférant être spectateur plutôt qu’acteur.
* * *
«
Tu as entendu la rumeur ?... »
«
Hum ? Non. Quelle est-elle ? »
«
Il parait que mademoiselle de Koschka est folle amoureuse de sa seigneurie ! Pas plus tard qu’hier elle m’a montré une petite fiole… »
«
Du poison ?! »
«
oui, ou du moins elle prétendait que s’en était. Va savoir avec elle si c’est le cas ou non ! Enfin bref…Elle me présente donc la fiole et me dit d’un air désespéré : « demain soir j’irais demander au roi de faire de moi sa favorite, et s’il refuse, je me tuerais, et peut-être même que je l’emporterais dans avec moi dans la tombe ! »»
«
Quelle folle ! »
les deux commères éclatèrent de rire. Je leur jetais de brefs coups d’œil. C’est fou ce qu’elles manquaient de discrétion. Enfin, je ne m’en plaignais pas, dans un sens, cette information allait m’être des plus utiles. D’ici ce soir, un odieux chantage serait évité et un scandale étouffé.
Je suivis donc la piste de cette femme tout l’après-midi, devenant son ombre. Vêtu avec la livrée d’un serviteur, c’est à peine si elle me vit. De toute façon ces gens-là ne daignaient pas même jeter un regard à ceux qui se trouvaient plus bas qu’eux et ne s’en méfiaient que trop peu. Tant mieux pour moi.
Nous glissâmes quelques heures durant le long des couloirs afin de nous rapprocher enfin de la fin du voyage : la chambre du roi était proche. Elle glissa ses doigts dans son corsage avant d’en sortir une petite fiole. Je m’avançais vers elle sans un bruit, comme le félin s’apprêtant à bondir sur sa proie. Je posais finalement ma main contre sa bouche, me saisissant de son bras à l’aide de ma main libre. Elle fit un de ces bons ! Je soupirai avant de lui subtiliser le flacon, débouchant celui-ci.
«
Les femmes ne savent définitivement pas faire preuve de discrétion. C’est bien triste pour vous, mademoiselle. »
J’écartais doucement mes doigts, la forçant à ouvrir la bouche. Elle poussa quelques gémissements. Je fus plutôt surpris par sa frayeur. Ne comptait-elle pas se donner la mort de toute façon ? Qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire que ce sommeil éternel lui ait été donné par la main d’un autre ? Je vidais le poison au fond de sa gorge avant de refermer ma main sur ses lèvres, l’empêchant de recracher la liqueur. Son corps ne tarda pas à perdre toute vitalité, tombant mollement contre le mien. Je portais le cadavre jusque dans ce qui lui faisait anciennement office de chambre, le posant sur le lit avant de retourner à mes affaires.
«
Jesper. »
Une voix m’interpella au détour d’un couloir. Je me retournais. Le roi. Je lui souris, courbant mon dos afin de la saluer.
«
Votre altesse… »
«
Comment l’affaire s’est-elle déroulée ? »
«
Comme vous l’aviez demandé, votre seigneurie. »
Cela faisait plus de deux ans que nous jouions à ce petit jeu. J’étais entrée dans le cercle des secrets en tant que pantin et mon maitre, le roi Christian IV, agitait mes fils, me manipulant à sa guise. J’étais devenu son serviteur, son ombre. Pour lui, j’étais prêt à tout. S’il m’avait demandé de me planter un poignard dans le cœur, je l’aurais fait sans hésiter. Aujourd’hui encore je joue les cerbères pour lui et s’est avec un plaisir immense que je comble le moindre de ses souhaits. Je lui était et lui serais à jamais fidèle.
Depuis des mois déjà la Suède et le Danemark se déchiraient, se battant à la façon de deux chiens enragés. Chacun revendiquait l’hégémonie sur la mer Baltique. Mon roi semblait bien préoccupé par ces événements. Il avait l'air fatigué, comme s’il subissait physiquement ces attaques de la Suède. A 35 ans il en paraissait 45. Je pense qu’il devait déjà savoir que ces petites batailles se changeraient en guerre.
«
Votre majesté… »
Une lampe à huile éclairait faiblement son visage blafard. Ses yeux étaient soulignés par d’immenses cernes. Cela faisait deux jour qu’ils n’avaient pas dormit. Cette mine cadavérique accrochée à son visage me fendait le cœur. Je me sentais si faible de ne rien pouvoir faire pour lui. Je ne supportais pas de le voir misérable.
«
Je ne puis rester ici à rien faire et regarder votre santé se détériorer. Laissez moi rejoindre vos armées. Mon seul désir est de me battre pour vous. »
Depuis des semaines déjà je le suppliais pour qu’il ait la bonté de m’envoyer au combat, mais il ne cessait de refuser. Pourquoi voulait-il me regarder à ses côtés si je ne lui étais d’aucune utilité ?
«
Je souffre de vous voir ainsi et de n’être que le spectateur de votre douleur. Laissez-moi vous aider, par pitié. »
«
Bien. »
Je restais bouche bée. Quel changement ! Lui qui jusque alors s’était opposé à mon départ il m’accordait enfin cette grâce ? Rien ne pouvait me rendre plus heureux même si je devais l’admettre, me séparer de mon maître serait chose douloureuse.
«
Tu partiras demain. Mais je ne veux pas que tu te jettes dans la sauvagerie des combats. Ce que tu fais le mieux, c’est espionner les gens, n’est-ce pas ? Alors surveille mes ennemis comme mes amis. Sois mes yeux et mes oreilles. Tu n’es pas sans savoir que la France et l’Angleterre font pression sur nous afin que nous abandonnions notre combat contre la Suède. Je veux donc que tu surveilles les moindres mouvements de nos adversaires. Je ferais de toi un corsaire, tu t’engageras sur différent bâtiments et te débarrasseras au besoin des éléments gênants. Tu veux partir ? je t’offre cette chance, mais ne me déçois pas, Jesper… »
«
Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour couvrir votre nom et celui de notre patrie d’honneur, mon roi. »
* * *
Ma tête tournait, mon corps entier me faisait souffrir. Je peinais à sortir de cette léthargie dans laquelle j’avais été plongé. J’étais vidé de mes forces. Petit à petit, j’ouvrais les yeux. Mes paupières ne m’avaient jamais paru aussi lourdes. Je tournais doucement la tête de droite à gauche. Tout était encore trop flou pour que je puisse distinguer ce qui se trouvaient autour de moi. Soudain une douleur se fit sentir. Je gémissais et portai automatiquement ma main vers la source de cette peine. Deux petites plaies étaient alignées sur ma gorge. Alors, la mémoire me revint.
Il faisait nuit quand nous avions été pris par surprise par ces maudits pirates. Bien entendu, nous avions répliqué à leurs attaques, massacrant l’équipage de ce galion aux voiles noires. Ah ! Si j'avais su ! Je comprenais à présent qu’il ne cherchait pas simplement à piller nos richesses : ils fuyaient leur bâtiment.
Ivre de notre victoire, nous avions décidé de nous attarder sur le bateau en visitant d’un peu plus près ce rafiot à présent silencieux, désireux de savoir si nous pouvions dérober quelques armes à ces forbans. Je m’étais ainsi aventuré dans la cale, avançant d’un pas tranquille tout en chantonnant un célèbres refrain danois.
«
Ride ride ranke!
Sig mig hvor skal vejen gå?
Bedstefar besøg skal få.
Ride ride ranke!
Ride, ride ranke!
Og når vi så stiger af,
siger vi "goddag, goddag!"
Ride, ride ranke!
Ride, ride ranke!
Bedstemor, hun er så snild.
Vi kan lege som vi vil… »
«
Barbare. »
«
Hum ? »
J’eus à peine le temps de me retourner qu’une grande silhouette noire se jeta sur moi. Je ne pus non plus hurler, un pression exercée sur ma gorge m’en empêcha. Un seul mot me vint à l’esprit avant que je ne m’évanouisse.
Vampire
A mon réveil, je constatais que j’étais allongé dans mon lit, dans ma cabine. Mes camarades m’expliquèrent qu’il m’avait trouvé au sol, à demi-mort. J’avais passé cinq jours dans le coma.
Certains auraient pu éprouver de la peur après une telle expérience. Moi non. J’étais fasciné, subjugué par ce qui m’était arrivé. Je voulais retrouver l‘une de ces créatures, en savoir plus sur elles. Je m’étais pris de passion pour ces êtres légendaires. Je commençais alors à mener des recherches sur ceux que l’on appelait « nosferatu ». Celles-ci me menèrent jusqu’à l’île de Myrajh où je pu grâce à quelques habitants apprendre des choses fortes étonnantes sur ces bêtes. J’en vins alors à une conclusion : il fallait que je devienne l’une d’entre elle. Ainsi, je serais en mesure de transformer à mon tour mon seigneur et de lui offrir la vie éternelle ainsi qu’un grand pouvoir. Une telle force ne pouvait être qu'un atout dans cette guerre que nous menions...
~ Hors Rpg ~
Toi : ton nom/surnom : Appelez moi comme vous voulez ~
Depuis combien de temps fais-tu du RPG : Depuis 6 ans maintenant, me semble-t-il.
Ton niveau : bah euh…très bonne question °°. Lisible je dirais.
Ta disponibilité pour le forum : ça dépend des cours et des examens mais en générale je geek souvent ~
Comment as-tu connu Myrajh ? : *tousse*
double compte*tousse*