Iñago Castellano
Alessandro
~ Identité ~
| Nom : Iñago: comme le veut la tradition espagnole le nom de la mère passe avant celui du père. Castellano: nom qui lui vient donc de son paternel! Prénom : Alessandro Surnom : « L'hidalgo de Castille » bien qu'il ne soit pas spécialement réputé pour être un gentleman espagnol il reste tout de même un joli coeur! Il y a aussi Aless' pour son bon ami le second. Le tyran, le démon ect ect....
Age : 34 ans Date de naissance : 17 septembre
Sexe : Y a-t-il vraiment une quelconque ambiguïté ? Ne soyez pas sot, il fait bel et bien parti du sexe fort. Race : Humain ouep' m'sieur.
Orientation sexuelle : On va dire que Alessandro mange à tous les râteliers, faut dire que quand on passe du temps en mer on croise pas beaucoup de demoiselles. Il préfère néanmoins les corps vallonnés des jeunes femmes! Ce n'est pas un fin gourmet, il n'empêche qu'il faudra vraiment atteindre un stade de désarroi et de désespoir profond avant de faire d'un homme sa proie -ça ou un bon coup de rhum..-. | |
~ Piraterie ~
Nom de pirate : L'hidalgo de Castille, surnom qui lui vient de son père.
Nom du bateau : The Headless Elizabeth
Poste sur le bateau : Capitaine
Depuis combien de temps : depuis 9 ans déjà.
~ Apparence ~
Physique : Alessandro n'est pas plus grand qu'un autre homme de son âge, il est juste plus...Impressionnant, oui c'est surement le mot. Pas qu'il soit large d'épaules, bien que ça carrure n'ait rien à voir avec celle d'un gentilhomme et que les années dans la marine l'aient sculpté, juste que quelque chose dans sa physionomie inquiète. Il n'a rien d'un monstre, pas de malformations, de grandes plaies lui traversant la face ou je ne sais trop quoi. C'est peut être ces deux billes insondables et mauvaises, plantées en plein milieu du visage, qui effraient tant et réduisent l'équipage au silence quand le capitaine gronde. Ces deux perles couleurs marées prennent des tournures étranges, s'allument d'une intense passion quand l'espagnol mire la surface des flots. La mer habite le pirate jusque dans ses iris, elle dévore son âme comme on dit.
Le teint est basané, cramé par le soleil d'Almeria, la chaire elle a le goût du sel et cette odeur iodée, le vent marin caresse la peau, laissant à cette dernière un aspect miroitant, comme si elle n'était faite que d'un million de morceaux de verre tous autant ridiculement petits les uns que les autres. Le zephir fouette les voiles et remue les bouts (=cordes sur les navires) bruns qui lacèrent le front d'Alessandro. Les vagues sombres de la chevelures hispaniques prennent fins sur les épaules du pirate, souvent ordonnées en une queue de cheval classique, elles s'échappent néanmoins quelques fois de ces liens de soie recouvrant alors l'étendue cuisante.
La peau et parcourue par quelque balafres, longs canaux sombres qui recouvrent une grande partie du corps. Et elles sont légion sur la poitrine, au milieu de ces dernière une croix sombre subsiste aux attaques des lames.
Style vestimentaire : Alessandro est on ne peu plus particulier sur ce point là. Quand la plupart des pirates s'habillent de façon plus ou moins sobre, notre espagnol lui tape dans la couleur vive, le rouge c'est son truc, venant du pays de la passion cela n'est pas étonnant me direz vous. A part ce goût excentrique pour les couleurs les moins passe-partout, le capitaine du galion maudit n'est pas un homme compliqué, les larges chemises de lin, les pantalons, voilà son quotidien, il cherche plus le pratique que l'esthétique.
Les dentelles, les soies, tout ça c'est bien trop raffiné pour un pirate comme lui et puis, plutôt mourir que de ressembler à un foutu corsaire!
Les chemises sont largement ouvertes permettant des mouvements plus amples- bien plus pratique pour assener des coups de fouet aux mousses!- la seule chose qu'il ne quitte pratiquement jamais ce sont ses bottes! Ah ces fidèles petites pièces de cuir! Elles sont usées mais assez robustes pour durer encore quelques années, enfin ça c'est ce qu'il dit.
Une fois sur terre, notre marin à la délicatesse de se vêtir un peu plus, un grand manteau pourpre et un gilet vaguement fermé; ajoutez à cela un nombre incroyable de breloques en tout genre et un tricorne emplumé et vous aurez la tenu de « ville » de ce cher Hidalgo.
Signe particulier : Comme la plupart des marins de l'époque, Alessandro est tatoué. Pas pour une question d'esthétique mais plus comme un talissement comme le veut la superstition. Il n'est donc pas surprenant que notre cher espagnol se barde d'un tatouage sur la poitrine en lieu et place de son coeur, ce dernier représente une simple croix catholique. Pirate mais croyant.
Toujours dans le cadre des coutumes et autres porte-bonheurs, Alessandro arbore de nombreux bijoux: une boucle d'oreille en or pour protéger des naufrages ainsi qu'une bague surmontée d'une émeraude, un trésor pillé je ne sais où, qui est sensé écarter les tempêtes entre autre...
~ Psychologie ~
Caractère : « Tout ce qu'on peut dire c'est que le capitaine n'est pas un homme plaisant, certains le disent barbare moi je l'appelle pirate. C'est ce que nous sommes tous non?
Mais il est vrai que cet homme peut faire preuve d'une cruauté exacerbée, tenez, prenez donc ce pauvre mouchteur qui a eu le malheur de gouter à la grande cale pour avoir mentionné le nom d'un rongeur bien connu à bord. C'est qu'il est un poil crédule not' capitaine! Véritablement, c'est plus une personne exigeante et sévère qu'une vraie terreur, il est loin de se présenter comme un barbe noire ou un capitaine Low! Cependant il n'en reste pas moins craint et impressionnant, faut pas faire un pas de travers ah ça non! C'est presque un tyran, lui et son second sont en position d'hégémonie sur ce bateau et ils le savent parfaitement. C'est une personne très rude, souvent trop, bah il sait pas ce qu'il a entre les pattes, tout le monde ne peut pas abattre une cadence monstre comme il le pense.
À coté de ça il fait preuve de l'impatience d'un gamin! Et le second et pas là pour rattraper ça... C'est un esprit complexe not' capitaine hein? Y'en a qui l'disent sot comme pas deux, bah, ce qu'ils prennent pour de l'idiotie ce n'est rien d'autre qu'un peu de lunatisme et de caractère! Cette homme est une grande contradiction à lui tout seul! Froid et festif, calme et bagarreur, clément et cruel, on peut dire qu'y'en a pour tous les goûts.
En plus de ça c'est un fieffé coureur de jupon, l'hidalgo de Castille ouais...C'est lui qui a un vrai goût pour les femme et non pas l'inverse! Bien que ces jolies acceptent souvent ses faveurs! Il a écumé autant d'Océans qu'il a pu écumer de bordel le capitaine, pas qu'il s'en vente mais les nouvelles vont vite sur le Headless Elizabeth!
…
Le capitaine Iñago, à c'qu'on dit est un « fervent » croyant! Enfin fervent, tout est relatif, y a qu'à voir son train de vie... Ah ces espagnols j'vous jure, toujours à courir après la sainte croix! Tout l'monde le sait bien, c'est pourquoi il à même laisser vivre un ecclésiastique à bord..
On peut dire tout ce qu'on veut sur l'Hidalgo il reste toute de même d'une grande crédulité et fait preuve d'une superstition à toute épreuve, fin' ça c'est comme tout le reste de notre équipage « maudit », maudit, j'en crois pas un traitre mot! Tout mots de travers, passer sous une échelle, tout ça c'est interdit ici, on est déjà trop pestiféré qu'il dit! Et tous ces crimes de « lèse-majesté » ce soldent par un passage sur la planche et j'en passe.
Le personnage est dur à cerner hein? Mais bon, le capitaine à beau être strict ça l'empêche pas d'être un joyeux gaillard plein d'vie et penché sur la bouteille. En même temps qui ne l'est pas ici? On est quand même pas trop mal tombé! Bah, y a bien pire sur mer, et ça il le sait. On l'a jamais vu terrifié notre commandant mais on sait tous que quand il s'enferme dans sa cabine c'est jamais bien bon! Tenez, prenez les corsaires, apparemment il les évite comme la peste, pas très courageux vous dites?..J'aimerais bien vous y voir vous, quand ces fous furieux vous traquent ils vous lâchent pas! Castellano est juste pas un gars bien suicidaire, mais ça nous empêche pas d'avoir coulé deux trois émissaires de leurs majestés!
En tout cas il nous fait trimé l'autre! Faut dire qu'avec lui il faut toujours allez plus loin. Certains disent qu'il aurait déjà visiter le monde entier, étant donné sa grande curiosité cela ne m'étonnerait pas, mais il est bien trop jeune pour cela et bien trop désordonné pour pouvoir s'atteler à un tel voyage! L'organisation n'est pas le maitre mot chez lui, ah ça non! Il n'est ni enfant de patience et de fils de l'attente. »
Propos de Pitt dit « le borgne ». 16XX
Aime : Les femmes, le bon vins, la musique, apprendre, voyager ect ect...
Aime pas : La liste serait bien trop longue, voici donc un extrait de cette énumération.
Notre espagnol ne raffole pas des mutineries, il y met ,en général, un terme assez rapidement! Après cela, il a aussi horreur du travail mal fait, c'est qu'il est strict le capitaine! Ajouté à cela une haine invétérée pour les corsaires et tout ce qui touche à l'occulte en générale et vous obtiendrez l'Hidalgo de Castille.
Loisirs : Alessandro n'a pas de loisirs à proprement parler, il se livre cependant à ses heures perdu à l'escrime, mais son passe-temps préféré reste la maltraitance des mousses.
L'espagnol aime se livrer à quelque petits défis aussi stupides que dangereux, que ce soit avec son second ou avec quelques membres de l'équipage.
Talents : Parler l'anglais comme une vache espagnole?
Non plus sérieusement le capitaine du Headless Elizabeth à un talent tout particulier dans le maniement des armes blanches et à la grimpette!
~ Sociabilité ~
Famille : Sa petite famille compte à présent en tout et pour tout, sa petite femme, qu'il hais à la folie, et c'est réciproque! C'est plus un titre que rien à vrai dire.
Dans le temps Alessandro pouvait aussi compter sur ses parents: un père marin et une mer sans le sous!
Amis : Son meilleur ami jusqu'à présent reste son second, Nathaniel, faut dire qu'ils se connaissent depuis un bon bout de temps aussi!
Collègues :Son équipage ?...Bien qu'ils ne connaissent pas la moitié des prénoms.
Ennemis : Les corsaires entre autre, ses concurrents directes aussi à savoir les autres nombreux équipages qui flottent sur les océans. Et puis...Il y a bien Luz sa femme...
Amour : Nop señor.
~ Histoire ~
«
Il sera comme son père plus tard! Il a la fibre marine ce gosse! »
Almeria, Andalousie, XVII siècle.
Almeria, la belle Almeria, un endroit baigné de soleil, dans cette ville chaleureuse même la pauvreté paraissait agréable. Mon petit corps était étriqué, étouffé, entre ses grands bâtiments de pierres chaudes, ma peau prise dans le lin, se soulevait, haletante alors que je m'élançais fièrement dans les rues, jetant quelques coups d'oeil inquiets dans mon dos. Derrière moi mon assaillant, un pauvre marchand à qui j'avais eu le malheur de voler une, oh si précieuse, pomme; devant moi mes camarades, ils gloussaient à s'en fendre la panse. La farce avait bien tournée, le gros et gras agriculteur avait abandonné cette petite course, hors d'allène, et moi j'étais, comme toujours, triomphant devant mes camarades.
J'étais le fils de marin, le fils de l'Hidalgo de Castille, celui que tout le monde connait, le courageux, oui c'est bien moi qui ai le père le plus courageux! C'était ma petite fierté de l'époque! Tout le monde le disait je serai comme lui, j'écumerai surement les sept océans plus tard, je mènerai la vie d'un homme libre.
Mes camarades et moi, bande de chenapans organisée, nous parcourions la ville, nous rapprochant de l'air marin. Là bas nous avions notre propre repère, un vieux bateau de pêche où on partageait nos petits larcins, la plage était d'habitude vide depuis l'aurore, les pêcheurs avaient emmené avec eux les embarcations et laissé derrière eux un pesant silence.
Nos yeux tous ronds fixaient, avec une surprise immense, la crinière blonde postée en bord de mer. Jamais on avait vu des cheveux plus clairs que ceux-ci! Faut dire qu'en Espagne les blonds ça court par les rues !
Le p'tit homme fixait la mer avec une passion plus que débordante, ses iris redessinaient les courbes de des vagues, et nous on regardait, intrigués par cet étrange arrivant. Il avait une drôle d'expression, ça c'est sûr, la même que mon père. Il devait avoir quoi? Bien six ans de moins que nous au moins ce p'tit gars.
Je m'avançais vers la p'tite ombre, avant de m'adresser à lui avec toute l'arrogance de mon jeune âge.
«
C'est quoi ton nom ! »
Le jeune garçon ne semblait pas me comprendre, je répétais jusqu'à ce que son regard s'illumine d'une soudaine lueur de compréhension.
«
Nathaniel.. »
Je fixais un instant le jeune garçon, seul juge de mon petit groupe avant de finalement attraper le gamin par le bras sans violence et de l'entrainer vers les autres gosses toujours aussi effarés.
C'était un gamin pas très causant, néanmoins vaillant, mais comme les gosses sont souvent cruels on a fait pareil! Dieu sait qu'il était sage et gentil notre petit larbin, pas un mot au dessus de l'autre. Il ne comprenais pas une rame de ce qu'on disait et parlait l'espagnol avec un fort accent français.
Mais à force de gentillesses, et après 6 mois « d'esclavagisme » la petite tête blonde se rebiffait, et on sentait bien vite la moutarde lui monter au nez!
A force ,de prendre pour nous, il fallait croire que l'animal allait mordre. Il n'aurait pas pu néanmoins nous remettre mieux à nos places que par le procédé suivant: il décida de nous prendre à notre propre jeu. Je n'en fus pas la première victime mais mon tour allait venir. Cet enfant était ingénieux, il avait parfaitement cerné nos personnalités et avait compris comment il devait opérer pour faire taire notre égo.
Commettant larcins sur larcins, la petite chose nous faisait porter le chapeau comme nous autres l'avions fait. Cependant il ne s'en été jamais encore pris à moi, surement effrayé par son aîné? J'en doutais fort.
En tout cas sa "justice" finit par me toucher. J'étais vexé, blessé dans mon égo, ce gosse, Nathaniel, m'avait sorti de cette image sanctifiée, si je peux parler en ces mots, de petit chef!
Entre nous une joute commença: vous pensiez que j'allais gagner ? Vous vous trompez! C'est qu'il en avait gros. Sa face rougie par la colère se crispait et s'articulait en de nombreux reproches. J'étais sidéré devant tant de courage et de franchise. Un grand rire s'échappa de mes lèvres. Je terminais cependant par lui étaler mon poing sur le nez avant de rentrer, furieux, chez moi.
Mais la guerre ne dura pas bien longtemps que déjà, le lendemain matin, je me présentais à sa porte. Pas pour m'excuser, oh non! Juste pour lui témoigner de façon naïve et enfantine mon respect.
"
Tu veux jouer?..."
On ne se séparait plus, toujours à faire les 400 coups tous les deux, les terreurs d'Almeria! On était -presque- toujours soudés devant les réprimandes, toujours à trainer en bord de mer, le regard cherchant désespérément la moindre frégate à l'horizon.
Nathaniel me communiquait son amour pour la mer, c'était une maladie qui se transmettait de garçonnets en garçonnets.
A 15 ans j'étais fiancé à Luz. Une autre fille de pêcheur, un vrai plaisir pour les yeux mais pas pour les oreilles. Une vraie furie, une harpie. Elle avait été élevée dans un luxe supérieur au mien et s'en pensait donc grande dame. On peut dire que la mort de l'Hidalgo de Castille, mon père, survint au bon moment, je quittais Luz sans regrets mais ma séparation avec le jeune blond fut bien plus compliquée. Je partait froidement, jouant les désintéressé, mais l'amertume était belle et bien là.
J'étais le premier à partir en mer, il me rejoindrait surement très vite, il ne fallait pas en douter.
J'embarquais sur le "San Esperanto" avec comme mission de m'occuper de la voilure. Dieu merci, la notoriété de mon paternel m'avait évité la case "mousse".
L'embarcation n'était pas bien grande on s'entassait sur la vieille coque de bois trempée. Le soleil d'Almeria brulait les peaux et endormait les esprits, malgré cela nous devions tenir une cadence infernale sous ce soleil de plomb, supporter les ordres gueulés par le maître d'équipage.
J'étais le plus jeune à bord et surement le moins bien loti. A force de bouts tirés, la peau de mes mains semblaient s'arracher ne m'épargnant pas une douleur cuisante. Ce n'était clairement pas la vie de marin que j'imaginais, pas celle que j'avais souhaité.
Déjà les plages d'Almeria disparaissaient et devant nous une étendue bleue pur tartare s'étendait. Je me sentais l'âme d'un tantale, je crevais d'envie de me jeter à l'eau , et elle, elle me narguait, brillante et rafraichissante.
Nous quittions l'Andalousie et nous rejoignions la Catalogne et Barcelone.
Il faut le savoir, c'est un port magnifique que les grands navires français et portugais abordent, le monde entier semble s’engouffrer dans Barcelone. Il faudrait montrer ce temple de la mer à Nathaniel lui expliquer l'odeur des cales chargées d'épices et de fruits exotiques. Le bruit des galions qui se brisent sous le poids de l'or qu'ils transportent.
Barcelone est le ville des marins.
J'accostais tour à tour à Lloret del mar, Cadaques, Guéritas, avec la même peine durant mes voyages mais ce même bonheur à découvrir de nouveaux horizons. J'apprenais parfaitement mon métier de marin, en trois ans j'avais rencontré des situations incroyables, mais cette vie ne me convenait pas.
Je rentrais à Almeria l'année de mes 19 ans pour me marier avec Luz, à peine le temps d'esquisser deux trois récits de mes voyages à Nath' -qui avait bien grandi- que je repartais.
Mes passages à Almeria étaient aussi agréables que furtifs. J'évitais Luz comme la peste et retournais la cote à la recherche de la petite tête blonde à qui je ne manquais pas de conter le moindre de mes périples. Je m'en voulais terriblement de n'avoir correctement appris l'écriture afin de pouvoir retenir sur le moment tous les détails de mes aventures.
Mes devoirs de marins me rappelaient une fois encore vers la mer où je m'embarquais pour six ans encore. Il me semblait que les nouvelles se faisaient rare de ma province natale. Nathaniel avait-il à son tour pris la mer? Peut-être nous croiserions -nous en Afrique ou au Portugual?
J'accostais tour à tour en France, en Angleterre, en Algérie, je dépassais avec fierté le cape Horn l'année de mes 24 ans avant de retourner un an plus tard dans la belle Barcelona. Elle n'avait pas changé, son port était toujours grossi par les navires les plus précieux, j'aurais tant aimé quitter ma vie de marin, suivre les ordre et toujours les ordres, voyagé pour un peu de pain sans autre plaisir que de pouvoir toucher terre et quitter ce rafiot de malheur. Non, ce n'était clairement pas ce que je voulais .
A ces pensées mon pas se fit plus dur contre le pavé catalan, j'écartais nonchalamment la foule devant moi, jetant un bref coup d'oeil aux bateaux avant de me fixer instinctivement devant un galion.
Mes prunelles marécageuses se posèrent sur la silhouette maritime. Le bois avait été finement taillé et peint d'un noir abyssale, chaque détail était travaillé avec une minutie infinie.
Quelques dorures, feuilles d'acanthe et autre memento mori, rehaussaient avec élégance la poupe du navire. C'était un quatre mât gracieux et surement très rapide. Les voiles blanches, humidifiées par le vent des océans, étaient frappées d'une croix pourpre propre aux navires ibériques. Les bouts s'étendaient jusqu'à la proue, forts et bien graissés. A l'avant du navire une femme, aussi belle qu'effrayante pour un marin, sa poitrine se découvrait prudemment à l'Océan alors que le tissus sanglant qui cachait le reste de son corps était retenu par une main timide.
Et soudain la folle et irréelle envi de faire mien ce bateau envahissait ma pauvre petite caboche.
"
Quel bateau magnifique..."
Ah ça, il était beau.
"
Son propriétaire a bien de la chance."
Je reconnu un fond d'accent français, je me tournais alors avant que ces cheveux blonds ne frappent mon regard. Un homme de l'âge de Nathaniel se tenait devant moi, à coté d'un petit brun plus costaud. Pas de doute possible, c'était bien lui.
"
Nathaniel!"
Je m'avançais vers mon ami d'un pas décidé avant de le gratifier d'une grande tape chaleureuse. Alors comme ça lui aussi connaissait les merveilles de l'envoutante Barcelone ? Jusqu'où avait-il voyagé? Et sur quelle galère?
J'observais le jeune homme avec attention: Nataniel portait en tout et pour tout quelques fripes usées, une chemise de coton grisâtre, un pantalon remonté aux chevilles et un pardessus humide. Pas d'uniforme appartenant à une quelconque flotte, pas de chemise de tissu noble et de veste d'un bleu dur. La pêche aurait pu être une option mais je doutais que les barques d'Almeria ne s'aventurent si loin. Si ce n'était ni un pêcheur , ni un marin, il n'y avait alors pas plus de questions à se poser et sa condition était bien répandue.
Sans plus bavasser et sans laisser le temps à mon ami d'acquiescer, je l'entrainais dans un commerce du coin où l'on pourrait nous servir un vin peu couteux et épais mais qui avait cependant la qualité de désaltérer, de plus ma bourse ne me permettait d'offrir que ce modeste bock à ma connaissance fraichement retrouvée.
Nous nous installions au fond de la salle, autour d'une table à l'abri du brouhaha. Quelques pauvres rayons de lumière traversaient la taverne et éclairaient à peine le pauvre morceau de bois qui nous servait d'appuis, quelque filet collant de nos boissons venaient taché la table alors que notre conversation battait son plein. J'apprenais alors que Nathaniel était devenu mousse sur un bateau pirate, rien de bien étonnant jusque là. Nous parlions tous deux de nos malheurs alors que les verres se vidaient, on pleurait notre amour perdu pour la mer, et ces véritables galères romaines dans lesquelles on s'était embarqué, quelle belle connerie quand on y pense. Certains souhaits étaient partagés, des rêves, des ambitions futures: posséder son propre bateau, naviguer un jour ensemble, encore des rêves naïfs, enfin c'est ce que je pensais tout en trinquant avec mon camarade.
«
Alors tu l'as vu ce bateau au port? »
Nathaniel acquiesça vivement, le navire lui avait aussi fait grande impression, il lui avait tapé dans l'oeil autant qu'à moi. Il faut dire que l'embarcation était remarquable.
Je jetais un bref coup d'oeil autour de moi, les visages étaient cuits par le soleil, les barbes étaient épaisses et les cheveux épais, des tatouages sur tous les bras, des bonnes gueules cassées...Et alors que nous continuions à argumenter, mon regard restait fixé sur ces hommes, ces pirates.
Et sans qu'on ai vraiment énoncé clairement l'idée, on savait déjà ce que chacun de nous désirait, le projet se dessina à la marée des verres d'alcool. C'était décidé, avant trois jours -car il fallait que je reprenne la mer dépassé cette échéance-, nous prendrions ce bateau.
Nathaniel ne manqua pas de me donner quelques détails sur le galion, c'était un bateau qui transportait de l'or de Barcelone jusqu'à l'Andalousie, un navire solide et rapide, qui pourrait embarquer plus de 80 hommes à son bord ce qui faisait déjà un bel équipage.
Je n'avais jusqu'alors, jamais navigué sur un galion et ne connaissais pas le maniement de leurs voiles... Il nous fallait quelqu'un d'expérimenté pour diriger le navire, Nathaniel s'assura qu'il pouvait arranger cette affaire là et nous fournir quelques hommes pour prendre le bateau, je chercherais de mon coté sur Barcelone. Nous nous séparions ce soir là, un fois la nuit bien entamée, avec la promesse de nous retrouver au même endroit avec un bon groupe de marin prêt à suivre nos plans.
A force d'écumer le port et les rues les plus mal famée de Barcelone je trouvais une quinzaine de marins peu regardants mais tout de même vaillants. Comme convenu, nous nous retrouvions, les jours suivants, devant la taverne, Nathaniel avait réussi à nous apporter une vingtaine d'homme en plus, et il y avait bien ce dit marin, c'était un vieil homme la barbe grisonnante et le regard sévère, j'échangeais une forte poignée de main.
«
Ils sont en train de boire. »
Je jetais un regard interrogateur au jeune blond avant que celui-ci ne m'indique la taverne, je laissais mon regard zig-zaguer entre les tables avant de trouver ce qui semblait être une troupe de commerçants en habit de marin, boire à grandes gorgées quelques boissons alcoolisées. La voie était libre alors?
Nous nous rapprochions du port, je serrais dans ma main un grand canif allongé, prêt à frapper les premières sentinelles, et c'est ce que nous fîmes dans le silence le plus total. Il suffisait de mettre les voile loin, loin de Barcelone à l'aventure. Une fois assez éloignés du port, je me postais sur le pont, respirant à plein poumon l'air qui m'avait, en d'autre temps, tant chagriné, mais cette bouffée était agréable, aussi agréable que la plus douce des drogues, j'étais enivré par ce plaisir soudain de liberté. Derrière nous, Federico -le doyen- criait déjà quelque ordres à l'équipage, le vent gonflait peu à peu les voiles, s'engouffrait contre elle et caressait la toile.
Je n'étais pas encore capitaine, mais cela ne tarderais pas. Nous avions bien un but précis non? Nous serions à la tête de ce bateau Nathaniel et moi.
Notre ambition nous poussait toujours plus loin tous les deux, nous testions nos limites et nous ne les trouvons toujours pas jourd'hui a vrai dire.
Cela faisait trois mois que nous voguions sous les ordres de Federico, bien assez pour avoir retenu les manœuvres principales sur ce rafiot, il fallait l'éliminer lui, ce vieux loup de mer. Nous avions décidé de procéder comme pour nos premiers crimes, nous nous glisserions dans sa cabine une fois la victime suffisamment imbibée d'alcool, Nathaniel m'accompagnerait afin de s'assurer que ce capitaine de pacotille ne puisse pas s'échapper ou encore appeler à l'aider, mon rôle était simple, je devait passer mon sabre sur la gorge du malheureux afin de le tuer. L'entreprise fut achevée le lendemain soir sans accrocs. Au réveil du bateau, la tête du vieux Federico, déformée par la surprise, séchait déjà sur le pont au yeux de tous. J'étais capitaine, et Nathaniel second, mais une chose me chagrinait.
«
Il nous a maudit. »
Nathaniel faisait les cents pas dans la cabine réprimant une légère inquiétude.
«
Et alors?.. »
Ma main glissa sur la carte, je saisi le compas entre mes doigts, avant d'observer l'objet, détaché.
«
En Espagne, il y a suffisamment de prêtre pour chasser le malin...Nous pourrions partir pour l'Italie ou alors chercher les sorcières anglaises... »
Nathaniel me fixa, perplexe, croyait-il au moins à cette histoire abracadabrante? Il ne m'a jamais confié ses inquiétudes quant à ce sujet, il m'a simplement suivit, fidèle, alors que nous écumions les mers du globe à la recherche d'un quelconque salut, embrigadant à notre bord plus de marins encore, pour devenir finalement ce que nous somme aujourd'hui.
Un pirate, voilà ce que je suis devenu. Un pirate que diable !
~ Hors Rpg ~
Toi : ton nom/surnom :Cha, azi, kasu, aless, ce que vous voulez en fait XD
Depuis combien de temps fais-tu du RPG : 4 ans de rp déjà Oo!
Ton niveau : Bah je dirais que tout dépend de l'inspiration du moment et du contexte.
Ta disponibilité pour le forum : Hu alors alors...étant donné le rythme que m'impose mes étude, je serais surement souvent connecté, mais pour le rp je serais souvent disponible le week end.
Comment as-tu connu Myrajh ? : J'ai cherché pendant un petit moment un forum de pirate avant qu'on ne me donne cette formidable url *___*