~ Identité ~
| Nom : Busbhy Prénom : Victor Anderson Surnom : le prêtre, porte-malheur, le pleutre, nabot et bien d’autres sobriquets du même genre…
Age : 19 années tout pile ! Date de naissance : 14 Décembre
Sexe : Hum…Cheveux longs, grands yeux de biche, une taille fine, des lèvres rosées, des traits fins…Pas de doute, c’est un homme ! Race : Humain
Orientation sexuelle : Les voies du seigneur sont impénétrables, n’est-ce pas ? Plus sérieusement, Victor ne s’est jamais vraiment posé la question – et n’en a d’ailleurs jamais eu le temps. A priori, il rêve pour l’instant de soulever le délicat jupon d’une jeune fille. Mais bon, vous savez, la vie peut nous réserver bien des surprises… | |
~ Piraterie ~
Nom de pirate : Aucun, Victor n’étant pas vraiment un pirate mais juste un p’tit sous fifre du clergé.
Nom du bateau : The Headless Elizabeth
Poste sur le bateau : Vous savez, dans la cale, il y a les trophées récoltés au cours des sabordages, des trésors venus de par-delà les mers…Mais il y a aussi une chose d’un autre genre, certes pas très utile, mais quand même présente : l’otage.
Quand je dis « dans la cale », n’allez pas croire qu’il y passe sa vie… Disons simplement que c’est le lieu le plus sûr qu’il ait jusqu’à présent trouvé sur ce maudit rafiau et que c’est un bon endroit de replis quand arrive l’heure des corvées arrive.
Depuis combien de temps : 6 mois
~ Apparence ~
Physique : On ne peut pas dire que le blondinet soit un modèle de virilité. Pas très grand, 1m69, mince, la taille marquée, des courbes grasses, son corps se rapproche plus de celui des androgynes peints sur les tableaux de Da Vinci, tel que Salai, que celui d'un homme à la carrure impressionnante. En conclusion, on peut dire que les muscles du prêtre ne sont pas vraiment développés et que le combat ou encore le sports ne sont pas des disciplines faites pour lui. En plus de cela, histoire de remettre une couche d'hormones masculines et de virilité pure, on peut affirmer sans se tromper que Victor a une vraie gueule d'ange ! Des traits fins, presque féminins, composent son visage. Ses lèvres, ni trop épaisses, ni trop minces, sont d'une légère couleur rosée, se détachant du reste de la peau un peu plus pâle. Ses yeux sont grands, entourés de longs cils blonds qui cachent deux magnifiques pupilles anthracites. Des cheveux, d'une teinte blonde cendrée, presque blanche, viennent encadrer son visage en une frange courte et deux mèches qui recouvrent la quasi totalité de ses joues. La coupe, quant à elle, est longue : une queue de chevale basse serrée en un ruban noir venant retenir la masse capillaire.
Style vestimentaire : Vestimentairement parlant, le jeune homme se serait bien contenté d'une soutane afin d'endosser un peu mieux son rôle de prêtre. Hélas cet habit -et même l'ecclésiastique en lui-même- porte malheur sur un bateau. Il s'est donc accommodé des quelques fripes qu'on a bien voulu lui donner. Rien de bien extravagant en somme. Il porte donc une chemise blanche de lin bouffante accompagnée d'un pardessus noir agrémenté de dorures. Une sorte de petite redingote elle aussi de couleur sombre, usée aux manches et au col, vient parfois se rajouter sur ses épaules en cas de grands vents marins. Un pantacourt de la même teinte que le pardessus vient recouvrir ses jambes, s'arrêtant au haut de ses mollets avant que des bats blancs ne cachent le restent de peau - laisser des jambes nues aurait été plus qu’indécent ! Des petites chausses de cuir brunes viennent ensuite compléter sa panoplie.
Signe particulier : Seuls signes de son appartenance au clergé: un chapelet toujours attaché autour de son cou ainsi qu'une Bible sous son bras.
~ Psychologie ~
Caractère : Notre cher ecclésiastique est une personne des plus agréables ! Doux, gentil, amical, il est toujours prêt à aider son prochain. Il est bien rare qu'il prononce un mot plus haut que l'autre, très respectueux et peut-être un poil trop naïf et innocent pour oser se rebeller. Vous l'aurez donc compris: la politesse est le maître mot de l'éducation de Victor. Très attaché aux règles de vie en société et à la bienséance, il n'osera jamais contredire quelqu'un ou un ordre mais préférera calmement discuter afin d'arriver à un commun accord sur la question - ou la punition.
Du genre héros au grand cœur ou prêcheur du pardon, il prendra toujours la défense de l'opprimé et pardonnera les fautes de chacun. Toujours le sourire aux lèvres, il est presque impossible de voir un éclaire de tristesse ou de cruauté traverser les yeux anthracites du jeune ecclésiastique. Toujours dans l'idée d'aider son prochain, il préfère garder son humeur au beau-fixe afin de motiver les troupes. On peut aussi dire qu'il a un sens aigu du partage, prêt à donner de son pain à ceux qui n'en ont pas. Il est aussi très sociable et proche des gens, en constante discutions avec ceux qui l'entoure. Malgré son rang qui le place dans la haute noblesse anglaise - au dessus du peuple, en bref - il ne fait aucune distinction entre riches et pauvres et se mêle à tous. Mr. Busbhy est donc un être pieu et plein de bonté et, bien évidemment, fervent croyant. Il suit la voie du seigneur et ses enseignements.
Mais le jeune homme est aussi quelqu'un de très curieux, avec une grande soif d'apprendre et de partager ses connaissances. Il s'intéresse d’ailleurs particulièrement au genre humain qu'il trouve fascinant. Les enfants de dieu sont pleins de secret !
AH AH AH. Quel personnage touchant, n'est-ce pas ? Touchant oui...Mais tellement bête ! On lui donnerait le bon Dieu confession ! Mais cela lui est bien profitable...Grâce à sa renommée de prêtre naïf et plein de vertu, tous ses mensonges passent comme une lettre à la poste ! Et oui, Victor n'est pas la personne qu'il prétend être ! Il en est même l'exacte opposé !
Calculateur et vicieux, voilà ce qu'il est vraiment ! Il n’est pas non plus diabolique ou cruel comme le célèbre Barbe Noire, mais juste assez méchant et menteur pour être qualifié de peste ou d’hypocrite. Il se fait passer pour un saint afin d'être dans les bonnes grâces de tout l'équipage et ce pour - premièrement - rester en vie, mais aussi - deuxièmement- se servir d'eux à sa guise et pouvoir en douce élaborer des plans d'évasions ou des mutineries. Hélas - ou heureusement, selon votre point de vue - L’intellect du jeune homme n’atteint pas celui de Socrate ou d'un conquérant tel que Jules César. Ainsi, ses tactiques se soldent toujours par un échec cuisant !
Il est aussi ce qu'on pourrait appeler un mythomane. Il ressent toujours le besoin de masquer la vérité. Le plus gros coup en date étant de faire croire à tout un équipage de pirate qu'il est un prêtre - ce qui, en réalité, n'est qu'à moitié faux.
Ajoutons à cela que Victor est loin d'être un héros brave et sans peurs. Croyez-moi, si ça sent le roussie pour lui, il ne se sacrifiera pas pour ses camarades et risquera encore moins sa vie ! Voyez-vous, il est humain et noble de surcroit, il a donc rarement été confronté à la violence. Or, ne sachant comment réagir dans une telle situation et étant plus qu'effrayé par la vue du sang, il n'est pas rare que monsieur se mette à l’abri quand une bagarre pointe le bout de son nez. Le blondinet est un lâche et le sait très bien, même s'il a tendance à ne pas toujours l'assumer. Il a aussi une sainte horreur de la pauvreté. Encore une fois, grâce ou plutôt à cause de son rang, le jeune enfant qu'il était n'a jamais eut à faire face au dépotoir de l'humanité et à toutes les pauvres âmes qui y trainent. N'ayant aucune connaissance de ce monde là et n'ayant jamais vraiment rencontré un pouilleux, il lui arrive parfois de prendre peur devant ces figures un peu trop déformés par la famine et le désespoir.
Aime : La liste pourrait être assez longue, je me contenterais donc de cerner les informations les plus importantes.
Comme tout homme, Mr. Busbhy chérie et cherche à acquérir la liberté. Partir loin de ses devoirs et de ses obligations est donc son plus grand rêve. La nourriture est aussi une de ses passions, même s'il ne passe pas non plus son temps à dévorer les réserves qui se trouvent dans la cale. Voyez-vous, de toute façon, il préfère les mets plus fins que les vulgaires tambouilles servies sur le bateau. Victor aime aussi l'aventure, les imprévus. Bien qu'il ne porte pas la piraterie dans son cœur, il doit bien avouer que, au fond de lui, tout cela lui plait bien. Il vit au jour le jour et n'a -presque- pas le temps de s'ennuyer.
Aime pas : Nouveau paradoxe qui s’ajoute à la longue ligue non-exhaustive de ceux qui pourraient déjà avoir été cités : il déteste la mer ! Il a, je dirais même, une sainte – ahaha- horreur de cette vaste immensité aquatique. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’il ne sait pas ce qu’y s’y trouve, quelles horribles créatures il pourrait croiser durant une baignade. Pour lui, l’océan est un trop grand mystère, et ce qu’il ne connait pas lui fait souvent peur. Il ne daignera donc jamais mettre un pied dans l’eau, même pour venir en aide à un homme au bord de la noyade. Pour lui, la mer est une phobie et rien que l’idée d'une baignade le révulse. Il est donc courant que le jeune prêtre soit pris de nausées, souffrant du mal de mer.
Il déteste aussi, entre-autre, les préjugés sur les nobles ou les bourgeois. Après tout, il y a autant de mauvais côtés dans le fait d'avoir toujours vécu dans l'opulence que dans la pauvreté. Ceux qui jugent les riches familles ou même les gens fortunés comme des chanceux à qui la vie sourie se trompe, et ça, Victor ne le supporte pas. Certes l'argent et son rang social ont fait de lui un privilégié, mais aussi un esclave.
Loisirs : Réciter la messe dans un mauvais latin, embêter le mousse - comme la plupart des gens...- , organiser des mutineries, survivre...Des passe-temps tout à fait normaux, en sommes.
Talents : Et bien figurez-vous que notre cher ami est un excellent menteur ! Vous me direz que c’est un peu un paradoxe avec le métier qu’il exerce, mais je vous rappellerais alors qu’il n’est pas vraiment prêtre – ou du moins n’a jamais vraiment terminé sa formation. Vous comprendrez alors qu’il est un très bon bonimenteur pour faire croire à tout un équipage qu’il sait exécuter la messe et parler un latin parfait. Or, sauf si vous êtes des ânes, je pense que vous aurez tout à fait compris où je veux en venir : Mr. Busbhy parle aussi bien la langue de ce cher Jules César qu’un gueux illettré de Castille et est le plus vrai-faux des prêtres que la terre ait jamais porté ! Il a donc un don pour vous faire passer des vessies pour des lanternes !
Mais le mensonge n’est pas la seule corde à son arc. Il y a aussi la mutinerie ! Ou plutôt les plans de mutinerie qui tombent à l’eau…Oui, Victor à un don pour échouer ses tentatives de rébellion ainsi que ses fuites, et tout ça sans même se faire remarquer ! Oui, monsieur ! On peut dire que la médiocrité tacticienne a attend un nouveau niveau grâce à lui ! A ce stade, ce n’est plus de la malchance mais tout un art ! A croire que le destin veut absolument qu’il ne retourne pas dans son Angleterre natale. C’est comme si Dieu le punissait de n’avoir suivi le chemin de paix et de sainteté qui avait été tracé pour lui ! M’enfin, il a tout de même de la chance dans son malheur : il n’a pas une fois été attaché au mat ou encore subi le supplice de la cale. Mais il faut croire que malgré tout cela, ses échecs et les punitions à la clef, nourrit par le peu d’espoir qui lui reste, le bougre persiste encore et toujours. Hélas, pauvre de lui, il finira par se tuer à la tâche si le capitaine ne le pend pas avant, à force de vains efforts…
~ Sociabilité ~
Famille : Il est « l’heureux » cadet d’une famille de trois enfants, tous des garçons. Sa mère, Elizabeth, est la femme d’un célèbre commodore : William Durante, plus connu sous le pseudonyme de
L’œil de Poséidon. Il inclut aussi dans cette famille Mary-Anne Weather, sa nourrice, qu’il considère comme sa seule et vraie mère.
On peut dire que Victor, bien qu’éprouvant toujours un peu d’amour pour son propre sang, ne considère plus vraiment ces gens comme des parents ou des frères. Ou du moins, plus après tout ce qu’ils lui ont fait subir. Seule Mary-Anne à su garder sa place dans le cœur du jeune homme.
Amis : A venir ? Pour l’instant, on ne peut pas vraiment dire que le blondinet possède de vrais liens amicaux avec l’équipage. Il a seulement quelques connaissances et des gens avec qui il s’entend plus ou moins bien, comme le chef canonnier par exemple.
Collègues : Les gens du Headless Elizabeth, si on peut dire ça comme ça.
Ennemis : Ennemis : Le mousse, peut-être ? Non plus sérieusement, il n’aime pas Skuli, mais pas au point de le considérer comme un ennemi. Encore une fois, il n’en a pas vraiment.
Amour : Comme dit plus haut, Victor n’a jamais eu le temps d‘expérimenter ce genre de sentiment. Maintenant, s’il venait à tomber éperdument amoureux de quelqu’un, il ne s’en plaindrait pas – justement, il ne demande que ça ! M’enfin, avec tous ces pirates dans le coin, pas vraiment de temps pour la romance.
~ Histoire ~
« - Mère, je vous aime. Bonne nuit. »
« - Bonne nuit, Victor. »
Ces mots étaient froids, dénués de sens. Ils avaient en ma bouche autant de vie et d’amour que pouvait en avoir un cadavre. Certes, j’aimais ma mère avec tout le respect que je lui devais, mais pas comme un enfant peut-être plus démuni que moi l’aurait fait. Cette femme, Elizabeth, m’avait simplement mis au monde. Quand je pleurais, ce n’était pas ses bras qui m’enlaçaient. Quand j’avais peur, ce n’était pas sa douce voix qui me réconfortait. Ma mère n’était pas ma mère, juste une femme qui m’avait donné la vie. J’avais bien plus de considération et d’amour pour ma nourrice, cette inconnue qui ne partageait pas mon sang ni même mon rang mais qui portant me choyait.
Mon père n’était pas non plus mon père, juste une ombre qui planait au-dessus de mes frères et moi. Jamais je n’avais vu son visage, seule sa grande silhouette inquiétante était restée gravée dans ma mémoire. Il était pour nous une sorte de punition. A chaque réprimande, le nom de notre père était prononcé afin de nous effrayer. En même temps, avec sa réputation, il n’était pas difficile de faire trembler petits et grands. Il se nommait William Durante Busbhy mais on préférait le surnommer
l’œil de Poséidon. Pourquoi ? Et bien parce qu’il savait et voyait tout ce qui se passait en mer. Il était une sorte de juge sévère, un chasseur de pirate aguerri, un commodore ! Une terreur pour ces brigands, mais aussi pour sa famille.
J’étais donc le cadet de la famille, le troisième fils. De par ma position dans la fratrie, et comme le voulait la tradition, j’étais destiné à l’Eglise, comme une offrande faite à Dieu, rappelle des rites des temps païens. Enfin bref, tout ça pour dire que mon avenir était déjà tout tracé, un chemin de sainteté me menant droit à une vie ennuyeuse. Je profitais donc des dernières années que j’avais à passer auprès de mes frères et de ma nourrice.
A dix ans, je fus envoyé dans un monastère sur les côtes anglaises, pour mon plus grand déplaisir. Là-bas, on m’enseigna des bases de latin – que je ne reteins d’ailleurs jamais – ainsi que quelques dogmes de l’Eglise catholique. Désireux de retourner dans mon cher foyer, je ne cessais de me rebeller contre l’autorité et mes enseignants. J’étais ainsi réputé pour mon affreux caractère et mon entêtement. J’étais certaines fois si turbulent que les moines devaient m’enfermer dans ma chambre ou m’attacher à mon lit de sorte à ce que je ne puisse pas m’enfuir. Et quand je ne passais pas mon temps à crier ou à bouder, les larmes montaient en me remémorant les bras de ma mère de lait. Bien trop fier cependant pour montrer mon chagrin à tous mes tortionnaires, je me contentais de chouiner comme un faible que j’étais dans un coin reclus de la chapelle. Je trouvais cela si injuste ! Quelle bêtise avais-je donc pu bien commettre pour obtenir un tel châtiment ? L’enfant que j’étais alors ne comprenait rien de la situation dans laquelle il était. J’étais perdu, ne sachant vraiment si cette séparation avec ma famille était ou non pour mon bien. A vrai dire, je me sentais un peu comme un pantin ou du bétail. J’avais été mis au monde non pas pour être considéré comme la preuve tangible de l’amour de deux êtres mais pour une seule et vile raison : servir aux autres et au protocole. Dans les familles de bonne naissance, le cadet était jute une personne inutile dont on pouvait se débarrasser en la donnant à quelques bonimenteurs soit disant porteurs du message de Dieu.
Je mis quelques mois à me faire à cette idée. Mon petit cœur encore meurtri par la cruauté des adultes ne voulait accepter cette vérité. Et pourtant, un vif retour à la réalité des plus douloureux allait m’être offert.
J’avais tout prévus, tout organisé avec une minutie des plus déconcertantes. Tout était prêt, ce soir, après 5 ans d'attente, je partais ! J'étais à la fois terrifié et excité comme un gosse. Une nouvelle vie me tendait les bras, mais serait-elle à la hauteur de mes espérances ?...Oui, forcément ! Ça ne pouvait pas être pire qu’ici, et puis, j’allais rentrer chez moi, retrouver les miens !
Le soir venu, je me faufilais donc discrètement dans les couloirs sombres et silencieux du monastère, me dirigeant vers la sortie. Une fois dehors, je filais vers le village le plus proche, infatigable. J’attendais jusqu’au petit matin avant de pouvoir reprendre ma fuite, trouvai un fiacre ou quelque chose qui y ressemblai avant de m’infiltrer dans celui-ci. Il me mena jusqu’à la ville la plus proche. Une course s’engagea durant laquelle je parvins à échapper au cocher, furieux de n'avoir reçu son du. S’en suivit bien 4 heures de marche avant que je n’arrive chez moi, mes chausses dans un bien mauvais état et mes vêtements aussi crasseux que ceux d’un traine-misère.
J’étais enfin rentré à la maison.
Je fus accueilli par les serviteurs, quelque peu déconcertés de ma présence. On m’offrit de nouveau vêtement et me menât dans une pièce. C’était un petit salon où, je m’en rappelle, mes frères et moi avions l’habitude de jouer. Les souvenirs remontaient à la surface, petit à petit et je traversais la pièce, trouvant une histoire à chaque objet de la salle qui, durant toutes ces années, n’avait pas changé. Mais mon petit voyage dans le passé fut bien vite coupé par l’entrée en scène d’un homme dans la pièce. Il était richement vêtu, plein de grâce, l’air à la fois amical et solennel. C’était mon plus vieux frère, Abraham. Dieu qu’il avait changé !! Son visage, bien que conservant quelques traits caractéristiques, c’était transformé en celui d’un adulte ! Le sourire aux lèvres, je lui sautai au cou, bien que cela ne respectais pas vraiment l’éthique d’un jeune homme de mon rang. Mais j’étais si heureux !
« - Comment vas-tu ? Où est Felix ? Et Mary-Anne ? »
Il me sourit avant de délicatement me pousser, posant ses mains sur mes épaules.
« - Nous remettrons cette conversation à plus tard, voulez-vous ? Vous devez être exténué, allez donc vous coucher. Demain, je répondrais à toutes vos questions. »
Il appuya sa main contre mon dos, me poussant gentiment, m’invitant à quitter la pièce. Il appela deux serviteurs qui me menèrent à mes appartements.
Je n’étais pas fatigué ! J’avais hâte de lui parler, de les revoir ! Je crois que cette nuit-là, je dormis à peine, trop exciter en vue de la journée qui m’attendais. Autant vous dire que le réveil fut difficile ! Les paupières lourdes, je parvenais à peine à m’extirper du sommeil qui paralysait mon corps tout entier.
« - Victor… »
Hm ?...Qui pouvais-ce bien être ? Cette voix m’était familière. Abraham ? Non, ce timbre était bien trop grave pour lui. Felix ? Il était trop jeune pour avoir une voix aussi caverneuse. Non, ce devait être… ?!
Dans un violent sursaut, tout le haut de mon corps se releva. Mes yeux, cette fois-ci ouverts pour de bon, ne cessait de se balader dans la pièce. Mon cœur battait comme un tambour de guerre, à m’en crever la poitrine. Mon souffle était court, mes mains tremblantes.
« - Alors comme ça, tu as fui du monastère ? »
Sa voix était tout à fait calme, posée, ce qui rendait cette question encore plus terrifiante. Je me hasardais à tourner la tête, découvrant cette immense silhouette lourdement posée sur une chaise dans un coin de la chambre. Il était encore vêtu de son habit bleu. Ses yeux, aussi sombre que le plus profond des gouffres, me fixaient méchamment. Un sourire étirait le coin de ses lèvres, marquant encore plus les quelques sillons que les années avaient creusé sur son visage.
Cette voix était celle de mon père.
« - Abraham m’a tout raconté, et je suis fort mécontent de tes agissements, Victor. »
Quoi ?! Le fourbe ! Je n’en revenais pas : mon propre frère m’avait vendu. Pourquoi ? Par jalousie ? Par peur de perdre son statut d’héritier directe de la famille Busbhy ? Certainement étais-je une personne de trop avec qui partager les biens qui nous seraient légués à la mort de nos géniteurs. Après tout, en tant que religieux, je n’avais accès à la richesse, l’héritage était donc une chose qui m’était interdite. Mon frère avait donc voulu m’écarter à son tour du cercle familiale afin que je ne puisse partager ses titres et sa fortune. Et mon autre frère alors, Felix, savait-il au moins que j’étais rentré ? Baignait-il lui aussi dans cette affaire d’argent ? Je n’en avais aucune certitude, mais quelque chose a fond de moi me disais qu’il aurait approuvé les dire ainsi que les agissements de son ainé. J’étais surpris, triste, déçu. Moi qui m’attendais à de merveilleuses retrouvailles, je tombais de haut.
Et maintenant, qu’allait-il advenir de moi ? Me garderait-on ici ? Me renverrait-on au monastère ? Serais-je destitué, renié, considéré comme la honte de la famille ? Je regardait cet homme inquiétant, les yeux baignés de larmes. Oui, j’avais peur. Peur de ce qui allait m’arriver. Peur de lui.
« - Je ne te renverrais pas dans ce monastère. Tu trouverais bien un autre moyens de t’enfuir après tout . »
Quoi ?...Une once d’espoir revint en moi. Ma graciait-il ?
« - Je vais plutôt t’envoyer en Italie, dans un séminaire. Là je suis sûr que tu n’auras aucune échappatoire. Retrouve ton amour propre et ton honneur. Suit la voie qui a été tracée pour toi. Ne revient pas et qu’on entende plus parler de toi, fils indigne, tant que tu ne seras pas évêque ou pape. »
Mes membres étaient lourds, engourdis par le désespoir. Je n’osait dire mot, bien trop intimidé par cette figure de l’autorité. Il était ainsi et je ne pouvait aller à l’encontre de ses désirs. J’aurais eut beau me débattre, crier que rien n’y aurait fait. Je devais me plier à ses volontés et ne pas gâcher mes forces dans un combat déjà perdu d’avance.
Le lendemain, j’embarquais sur le bateau qui me mènerais à Rome.
* * *
Cela faisait maintenant 4 ans que je trainais les pattes dans ce fichu bâtiment pour prisonnier de la foi. J’étais revenu à la case départ. Comme il y a de ça 5 ans, je mettais autant de bonne volonté dans l’apprentissage de mes leçons qu’au monastère. Autant vous dire que si je n’avais porté le nom de « Busbhy », j’aurais subit il y a longtemps de cela un exorcisme et peut-être même m’aurait-on jeté comme un malpropre hors du séminaire. Mais malheureusement, j’étais comme qui dirais condamné à devenir un prêtre. Sauf si…
Et oui, je retentais une nouvelle fois cette fabuleuse aventure qu’est la fuite ! Mais à défaut de celle d’il y a 4 ans, cette fois je ne rentrerais pas chez moi. Certes j’allais retourner en Angleterre, ma terre natale, mais pas auprès de cette odieuse famille qu’était la mienne ! De toute façon, faire cela aurait été comme signer mon arrêt de mort ! Mon père m’aurait étripé avant de faire sécher ma tête sur les grilles du manoir… Autant vous dire que l’envie de rentrer dans ce petit nid douillé m’était très vite passée. Enfin bref…J’allais encore m’enfuir sous le nez de tous ces ritales de bonimenteur !
Dans les alentours des neufs heures, je me trouvais à bord du modeste rafiot qui me ramènerait jusqu’à ma chère et tendre Angleterre ! Je restais sur le pont à humer l’air frais. Ce vent marin avait une odeur de liberté. Je respirais à plein poumon, m’emplissant de ce délicieux sentiment. J’étais enfin libéré des chaînes avec lesquelles ma famille et mon rang m’avaient emprisonné. J’étais maintenant le seul maître de mon destin. Qu’allais-je bien pouvoir faire ? Ce que je voulais ! C’est comme si le monde me tendait les bras, m’encourageait à le découvrir. Enfermé dans ma cage dorée, j’avais dût rater bien des merveilles ! J’avais bien du temps à rattraper, des choses à découvrir. Il faudrait aussi que je me rachète de nouveaux vêtements. Porter la soutane devenait chose insupportable !…Mais avant cela, un petit tour dans les bras de Morphée s’imposait ! Je rejoignais donc tranquillement ma cabine, le cœur léger et le sourire aux lèvres.
Certains dirons que je suis maudit, d’autre que c’est ma destinée ou Dieu qui en voulait ainsi, mais il faut croire que le sort s’acharnait sur moi. Il ne voulait en aucun cas faire de moi un homme libre.
Ce soir, le bateau allait être attaqué par des pirates.
* * *
Le galion tremblait, tanguait, s’agitait. Je pouvais entendre le bois craquer, le vent souffler. Etions-nous pris dans une tempête ? Non, pire que ça. Nous faisions face aux terreurs des mers…
« - DES PIRATES !!! »
Mon sang ne fit qu’un tour. D’un bon, je me levais de mon lit, fixant la porte de ma cabine, comme si d’un moment à une autre une horrible bête allait l’enfoncer. Je ne croyais pas à ce que je venais d’entendre. J’attendais la preuve tangible de cette fameuse attaque. Je ne voulais pas y croire. Quelques coups de feu se firent alors entendre. Non, je n’avais pas rêvé. Oui, c’était bien vrai : nous étions attaqués par un équipage de pirate ! Sans perdre une seconde, j’ouvrai la porte et partais en courant vers la cale. Je ne sais pourquoi, mais mon instinct me disais de descendre toujours plus bas dans les entrailles de ce rafiot. C’était ça ou attendre patiemment la mort dans cette petite pièce où je m’étais pourtant senti en sécurité il y a de ça quelques heures.
Je pouvais distinctement entendre des hurlements, les corps qui s’agitaient à l’étage. Je me serrais dans un coin, caché par deux caisses de bois. Allais-je mourir ? Oui. J’allais crever comme un moins que rien dans la fichue cale d’un bateau, si près du but, si jeune. Je posais ma tête entre mes bras, laissant s’échapper des larmes de mes yeux et des sanglots de ma bouche. Je me suis même mis à prier. Oui, prier, moi qui ne croyais pourtant plus en Dieu. J’espérais une vie après la mort, une place au paradis pour les martyres de mon genre. Si je devais rendre mon âme au créateur ce soir, j’espérais au moins ne pas rôtir au purgatoire et mourir d’une balle dans la tête.
Mais alors que je désespérais, d’autres riaient. Le calme était revenu sur le bateau et les pirates savouraient leur sanglante victoire. Etais-je le seul survivant ? Y avait-il des prisonniers ? J’allais bientôt le savoir.
« -
Allons voir quel trésor ces nantis peuvent bien cacher dans les cales !! »
Un énorme sanglot jaillit d’entre mes lèvres. Cette fois, j’étais fait comme un rat. Le plancher grinçait au-dessus de ma tête sous le poids de ces bandits. Ils se pressaient. Après le goût du sang venait celui de l’or. Ils investirent la cale sans pour autant me remarquer, tous occupés à fouiller dans les males, boire les bouteilles d’alcool et s’accaparer les biens des passagers. Ce spectacle dura un temps mais tous finirent par quitter ce lieu.
J’étais…Vivant ? J’en croyais à peine mes yeux. Je tâtais mon visage, me pinçais. Non, je n’étais pas mort. J’étais encore un être fait de chair et d’os. Mais alors que je m’apprêtais à me lever, aperçue par une petite fente entre deux cales de bois l’ombre impressionnante d’un homme. Il avait une certaine allure, l’air fière, de beaux vêtements et les doigts chargés de pierre précieuses. Enfin, pour finir ce court portrait, quelques boucles d’oreilles, anneaux d'or et petits rubis, brillaient à la faible lumières qui pénétrait dans la pièce. C'était un pirate, et pas n’importe lequel : Il avait l’allure d’un capitaine ! Je ne pouvais détacher mon regard de cette personne, bien trop impressionné et apeuré à l’idée de faire un quelconque bruit qui pourrait attirer son attention.
Doucement, il se mit à marcher, faisant le tour de la pièce, inspectant de ses yeux perçants le moindre détail qui s’offraient à eux. Mon sang se glaça quand ils se posèrent sur moi, ou plutôt sur les caisses encore fermées qui me cachaient. Néanmoins, il ne sembla pas me remarquer puisque quelques secondes après sa dernière inspection des lieux, il se dirigea vers la porte. Je me laissais alors tomber lourdement au sol, soulagé.
« - Dieu soit loué… »
Maintenant il fallait partir. Je levais prestement, dégageant ce qui encombrer mon passage, avant de tomber nez-à-nez devant l’homme de toute à l’heure.
Je n’eus même pas le temps de pousser un hurlement qu’il me saisit violemment par le bras, me tirant hors de la pièce. Je voulus me défendre, mais n’en eut encore une fois pas le temps. Avec sa force, il m’attrapa par le col et me souleva, m’emmenant vers le pont tandis qu’il semblait jurer dans une langue qui m’était inconnue. De l’italien ? Non, de l’espagnol. Il me jeta finalement sur le pont, à la vue de tous ces loups de mer.
Je respirais à nouveau l’air marin. Il portait avec lui une sorte de puanteur : celle de la mort. Autour de moi, je pouvais voir quelques corps s’entasser, des flammes. Tout était si calme à présent.
Le capitaine s’approcha d’un autre homme. Il était blond, plus petit que le premier, mais possédait ce même air supérieur, cette même prestance. Ils discutèrent quelques minutes, me jetant de vifs coups d’œil.
« - Toi, là, tu es prêtre ? »
J’aurais pu être ce qu’ils voulaient si cela avait pu me sauver. Sans réfléchir, j’acquiesçais donc.
« - Alors bienvenu sur le Headless Elizabeth, mon père ! »
Des sourires inquiétants se dessinèrent sur leur visage. J’entendis quelque chose claquer dans l’air. Je relevais la tête. Au-dessus de moi, d’immenses voiles pourpres s’agitaient au grès du vent.
~ Hors Rpg ~
Toi : ton nom/surnom : Vic’, Masa, Dim’ , appelez-moi comme bon vous semble !
Depuis combien de temps fais-tu du RPG : cela doit faire 4 ou 5 ans maintenant !
Ton niveau : Je dirais qu’il dépend de l’inspiration du moment mais il est tout de même assez bon sans non plus être transcendant. Donc :
Moyen.
Ta disponibilité pour le forum : Encore une fois, tous dépends du travail, de ma vie privée, mais en général, je suis un croisement entre le nolife et le geek donc…Oui, je suis assez souvent devant mon PC °°…
Comment as-tu connu Myrajh ? : Alors…Très longue histoire – ou pas. Disons que nous avons décidé avec un p’tit groupe d’amis de faire un équipage sur un forum rpg, Or un des futurs membres (Luke K. Hawkins, je crois ?) avait le lien. Donc nous voilà embarqué pour l’aventure Myrajh. Yoho ~