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 Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé]

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Edward Cullhorn

Witchcraft dans la place tavu
Elu Mister Paillettes 1631

 Witchcraft dans la place tavu Elu Mister Paillettes 1631
Edward Cullhorn

Nombre de messages : 258
Date d'inscription : 21/07/2011


Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé] Vide
MessageSujet: Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé]   Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé] EmptyJeu 21 Juil - 20:42


Cullhorn

Edward



~ Identité ~

Nom : Cullhorn
Prénom : Edward
Surnom : « Ed », « Le Sorcier », « L’autre con là bas. », « Poche à gnôle »

Age : 36
Date de naissance : 17 août

Sexe : gros masculin
Race : Humain

Orientation sexuelle :Hétéro, mais il picole si souvent qu’il pourrait prendre un homme aux cheveux longs pour une gonzesse.
      Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé] Sorcier-1

~ Myrajh ~

Travail à Myrajh : Sorcier, rebouteux, médecin si on le paie un peu, en gros c’est le type que vous allez voir en cas de problème de santé (et de pas assez de pognon pour un médecin ordinaire) ou de problèmes spirituels qui ne peuvent se régler avec les représentants religieux en présence à Myrajh.

Depuis combien de temps est-il sur l'île : 15 ans environ



~ Apparence ~

Physique : Ha ha, on commence direct à ouvrir les hostilités ? Ok, c’est parti. Edward est une épave, une vraie de vrai, qui n’avance plus qu’avec le carburant le plus populaire de Myrajh : l’alcool. Le rhum de préférence. Il vous soignera n’importe quoi contre une bouteille. Ce qui fait de lui une loque aux yeux perpétuellement explosés, à la démarche titubante et à l’haleine incertaine. Les cernes de celui qui malgré ses airs d’imbécile heureux ne peut pas trouver le sommeil au cœur de la nuit, et un teint blafard qui traduit des insomnies et un rythme de vie qu’on ne peut pas qualifier de sain. Niveau hygiène, c’est pas la joie non plus. La barbe de trois jours est son attribut principal, tellement acquis qu’il se trouve une tête d’ahuri quand il se la rase. Alors il se débrouille pour ne pas la raser de trop près. Après, une certaine crasse sous les ongles, parfois quelques symboles sur la tronche quand on en vient à l’ésotérisme, mais faut bien qu’un sorcier soit craspouille, sinon il perd en crédibilité. Imaginez un sorcier propre sur lui qui scintille au soleil ?! On n’a pas idée.
A part ça il est brun aux yeux verts, de taille moyenne, plutôt mince, puisqu’il ne mange pas tant que ça… Il boit, surtout.

Style vestimentaire : : Il prend ce qui vient pour s’habiller. Pas de vêtements trop usagés, mais aux couleurs fanées et sans grande originalité : pantalons, chemises bouffantes et bottes. En revanche, en tant que sorcier, il garde le goût de l’accessoire. Il porte un bandeau rouge flamboyant dans les cheveux (comme ça il peut transpirer du crâne en toute quiétude), agrémenté de fils d’où pendent des perles multicolores qui brillent au soleil. Il porte également des bracelets, bagues et accessoires, et ne rechigne pas à se dessiner quelques symboles qui n’ont de sens que pour les initiés sur la peau, de cette encre orientale qui ne part qu’après quelques lavages… Autant dire que les siens restent longtemps.

Signe particulier : : Il a un tatouage dans le dos… Qui n’en est pas vraiment un. C’est un symbole vaudou tracé selon les anciennes modes africaines, à coup de cicatrices dans le dos. Chaque traits et composé de petits points faits avec une aiguille qu’on enfonce sous la peau, empoisonnée pour qu’elle fasse une petite boule de chair. En gros, c’est comme un tatouage en morse, en chair, qui représente une divinité tutélaire vaudou via son symbole le plus puissant. Le symbole forme une croix décorée d’une canne, de quatre petites croix entourées de ronds, d’étoiles, de feuilles… Un vrai micmac pour quiconque n’y connait rien.



~ Psychologie ~


Caractère : Indolent. C’est ce que j’ai trouvé de mieux. (mot compte triple)
Il cache les cicatrices d’un passé tourmenté sous l’apparence d’un homme simplement heureux de vivre… Qu’il n’est pas vraiment. Mais il fanfaronne, prend même parfois ses requêtes de sorcier à la rigolade, quand il s’agit de quelque chose qu’il maîtrise. Parce qu’il maîtrise effectivement, et quand vient le moment d’être sérieux (attention j’ai pas dit « sobre ») il peut déployer tout son art et attention, ça rigole plus. Mais en attendant, comme il picole pas mal pour oublier son malheur, du moins est-ce ainsi que ça a commencé, il est une catastrophe ambulante d’une maladresse effroyable. Il est un sorcier compétent, dangereux, au savoir étendu, mais tant qu’il n’est pas décidé à sortir l’artillerie lourde, c’est juste un gros boulet d’alcoolo à l’aura de fail quasi cosmique. En attendant, il picole. Et il glande pas mal. Il faut vraiment mettre le paquet pour le contrarier, mais une fois qu’il l’est, gare à votre cul. Il est un peu manipulateur : la vengeance de celui qui s’est fait manipuler et ne fait plus vraiment confiance aux autres.

Aime : Le rhum, les femmes, glander.

Aime pas : Le savon, qu’on essaie de connaître son passé qu’il essaie d’enterrer, se casser la figure quand il est rond comme une queue de pelle, la noix de coco.

Loisirs : La sorcellerie. Non c’est vrai hein ! Picoler. Lire, à ses heures perdues. Tout ce qui le tire de sa déprime est le bienvenu.

Talents : La sorcellerie bien sûr !



~ Sociabilité ~


Famille : N’en a plus.
Amis : Acanthe, l’autre sorcier. Ha ha ha.
Collègues : Encore Acanthe.
Ennemis : Toujours Acanthe.
Amour : Le rhum… Et mieux vaut ne pas chercher à connaître l’autre.



~ Histoire ~


L’arrivée de la famille d’Edward dans les Antilles remonte à l’âge d’or des colonies. A l’heure où les îles étaient découvertes, que les anglais, français et espagnols se ruaient sur les mers pour s’approprier leur propre lopins de terre venait au monde le père d’Edward qui fut embarqué dès son plus jeune âge avec son cartographe de père sur l’île d’Hispagnola (aujourd’hui Haïti/République Dominicaine) alors aux mains des Anglais et des Espagnols. Cartographe renommé, le grand père d’Edward quitta alors sa terre natale pour venir s’établir aux quartiers anglais de l’île et cartographier avec exactitude toutes ces nouvelles terres. On débarquait tous les jours à la maison Cullhorn pour apporter de nouvelles données, corrigées celles qui s’avéraient erronées… C’était un travail de titan, que reprit bien volontiers le père d’Edward à la mort de son propre père. Il avait grandit sur l’île, épousé une anglaise dans le même cas que lui, et rester ici leur avait paru la meilleure chose à faire une fois établis, mariés. Edward ne tarda pas à montrer son nez, enfant unique d’un père débordé.

La maison était toujours le lieu d’un défilé permanent qui confinaient le nouveau cartographe dans son bureau le nez sur ses papiers, et Edward qui n’appréciait guère ce tapage régulier s’amusait souvent à sortir en douce, à aller parcourir l’île pour voir les quartiers espagnols et français, la peau déjà brunie, les cheveux noirs, il passait presque inaperçu. Il fut témoins de l’esclavage des noirs, chose qui lui parut tout à fait naturelle, puisqu’il ne connaissait que cela. Il comprit néanmoins l’enjeu de leurs révoltes, et finit par les rejoindre, à l’adolescence, en pleine période de crise, pour venger ce peuple opprimé. Enfant, il était plutôt casse-cou. Du genre à monter aux arbre, à passer dans des quartiers plutôt mal famés, à aller sur les terres des espagnols ou des français… En s’assurant de toujours pouvoir se sortir des mauvais coups en pleurant comme un pauvre petit garçon, ou en affichant au contraire un sourire de bambin désarmant… Tout dépendait de la personne qui l’arrêtait.
Adolescent, donc, il s’amusait encore à aller dans des endroits peu recommandables, en passant néanmoins un peu moins inaperçu, mais se fichant des règles et autres obligations : son père n’était pas des plus présents, et son éducation n’avait pas été aussi stricte qu’il l’aurait voulu. Un beau jour qu’il se baladait dans les faubourgs espagnols (il lui avait fallu la journée entière pour enfin parvenir de ce côté de l’île, en se cachant dans des carrioles, juste pour le fun) il tomba sur une scène qu’il n’aurait jamais du voir. Un homme Noir simplement vêtu d’un pagne, maigre et plein de cicatrices était maintenu à genoux, pieds et poings liés, la tête maintenue droite par une poigne puissante qui s’accrochait à sa tignasse pour le forcer à regarder le spectacle qu’on lui imposait.
Les hommes étaient visiblement ivres, et lançaient des phrases sans queue ni tête. Edward se cacha derrière un ballot de tabac à l’odeur suffisamment forte pour que l’on évitât de venir voir de ce côté-là, et regarda malgré lui médusé la scène qui se déroulait sous ses jeunes yeux. De leur discours incohérent, Edward crut comprendre que l’homme et sa femme avaient refusé d’être séparés au cours d’un échange d’esclaves, et que la femme avait refusé par amour pour son mari les avances de son nouveau maître, celui qui était le plus richement vêtu de la bande de blancs qui les maltraitait alors. La femme était presque nue, le peu de vêtements qui lui restait alors en lambeaux, arrachés. La suite était prévisible : les trois hommes violèrent un par un la femme qui hurla tant et plus sans que personne ne vienne à son aide ; Edward se cacha un peu plus et se plaqua les mains sur les oreilles pour ne plus l’entendre. Coincé dans sa cachette, il attendit que les hommes débarrassent le plancher, et au moment où il allait lui-même partir, il trébucha et s’étala de tout son long. L’homme noir dont on avait enfin sectionné les liens le vit, et le gratifia d’un regard brûlant de haine, qui le fit partir en courant.

C’est en repensant à cette scène qui le hantait qu’il rejoignit quelques mois plus tard les émeutiers esclaves, alors rejetés par les colons, et qu’il fut passé à tabac par la garde anglaise elle-même. On ne plaisante pas avec les ordres de sa Majesté, lui dit le soldat. Edward répliqua que sa Majesté pouvait aller se faire foutre, vu qu’en tant que natif de l’île, il ignorait qui était le roi d’Angleterre, et il fut ramené à coup de pieds dans le derrière jusque chez lui où il reçut un accueil mitigé : un père hurlant, une mère au bord des larmes.

Mais rien de tout cela ne le découragea dans son envie d’aider le peuple Noir, et il finit par réussir à s’intégrer dans la communauté Noire tant bien que mal. Il grandit alors en tant qu’homme entre son foyer et les feux de camps des esclaves épuisés, où on le fit rencontrer l’un des sorciers du camp, un vieillard aux yeux plein de malices, édenté, mais dont la puissance ne faisait aucun doute. Il le supplia de lui apprendre les rudiments de sa magie, et au bout de quelques mois, de guerre lasse, le vieux consentit à le prendre sous son aile, pour faire de lui son apprenti, loin du regard des autres. Edward lui trouva une caverne où s’établir au nord de l’île, arrangea son évasion, et partit lui-même de chez lui pendant plusieurs mois, ne revenant que pour donner de ses nouvelles à sa mère, passant le plus clair de son temps à apprendre les poudres, les potions, les incantations. Au bout de quatre ans d’un face à face épuisant avec le vieux sorcier, il avait beaucoup appris. Gamin studieux, passionné par ces sciences occultes, il avait poussé le sorcier à lui apprendre tout, posant sans arrêt des questions, d’abord gêné par l’anglais plus qu’approximatif du vieux, ensuite charmé de l’entendre débiter tout son savoir dans cet anglais à la créole qu’il avait pris en affection. Le vieux lui grava un symbole vaudou dans le dos, pour sceller en quelque sortes ces années d’isolement et d’études.

Il retourna en ville, désireux de se sociabiliser un minimum, après ces années de quasi huis clos, et son père l’envoya en tant qu’émissaire du cartographe chercher des données géographiques chez les Espagnols. Il se retrouva une fois encore du côté Hispanique de l’île, et y fit la rencontre de Paloma Bolivar, la fille de son contact Espagnol. Presque du même âge que lui, charmante jeune fille au tempérament fougueux, elle lui plut instantanément, avec ses courbes si prononcés, ses yeux presque noirs aux cils si longs, et ces jambes interminables dont il se mit à rêver la nuit… Et ce qui devait arriver arriva : à force de multiplier les courses pour des prétextes vaseux, de multiplier les ronds de jambes et les petits attentions à la jeune femme, Paloma finit par tomber dans ses bras, non sans une résistance symbolique. Leur passion fut tumultueuse, charnelle, ponctuée de crises de jalousie de l’un ou de l’autre, de ces amants qui s’aimaient au point de s’en rendre malade. Ils étaient trop passionnés pour feindre l’indifférence en public, et leur liaison ne tarda pas à être découverte. Néanmoins, personne ne s’y opposa, et les deux tourtereaux étaient en train de songer à fonder leur propre foyer, après des mois à courir d’un bout à l’autre de l’île puisqu’ils habitaient chacun à une extrémité, lorsqu’une épidémie de variole frappa la communauté espagnole. Les quartiers hispaniques furent mis en quarantaine le temps d’endiguer le virus, mais la communauté souffrit de larges pertes qui l’obligèrent à quitter l’île par la suite, laissant les Anglais et les Français à se battre pour les lopins espagnols. Mais au moment de la fin de la quarantaine, rien n’était vraiment sûr, et Edward fut le premier à se ruer dans les rues désertes jonchées de cadavres pour courir à la maison des Bolivar, où il ne put que constater la macabre découverte : aucun membre de la famille n’avait survécu à l’épidémie. Encore chauds, il n’avait loupé le dernier souffle de Paloma que d’une heure ou deux. Il obtint néanmoins que le corps de sa belle soit enterré dans un cimetière local, et non dans la fosse commune comme le règlement sanitaire l’obligeait. Il la porta lui-même à bout de bras dans le trou où il l’enterra, simplement enveloppée dans un suaire. On le trouva étonnamment calme lors de la cérémonie, et il tint à s’en aller dès le dernier coup de pelle. Les uns parlèrent de déni, les autres de folie. En réalité, il était bel et bien fou. Fou de douleur, fou de chagrin, mais il gardait les idées claires.

Il alla voir le vieux sorcier et lui fit part de son plan. Le vieux horrifié refusa en bloc, et cette fois ci le chantage n’y changea rien. Edward abandonna à la tombée de la nuit, conscient de devoir se dépêcher pour mettre son plan à exécution avant… Avant que le cadavre ne commence à pourrir. Il alla voir d’autres sorciers, mais tous refusèrent en bloc. Lassé, à bout de nerf, au bord de la crise, il se laissa tomber au fond d’une cour d’auberge, une bouteille de rhum à la main. Alors qu’il en avait bu un bon quart, un noir coiffé d’un turban qui lui recouvrait les trois quarts du visage, au sourire étrange s’approcha de lui.

« C’est toi qui a été voir tous les sorciers ? C’est toi qui veut faire revivre ta bien aimé ? demanda-t-il sans se départir de son sourire qui brillait à la lueur des lumières de l’auberge,.
- C’est moi ? Tu peux m’aider ? demanda Edward en se relevant brusquement, les yeux rougis par les larmes et la fatigue.
- Je peux. Suis-moi. » dit l’homme.
Il le mena au cimetière où Paloma était enterrée, la terre encore fraîchement retournée, et se plaça derrière la croix, sans cesser de sourire.
« Je ne suis pas sorcier. Mais je sais ce qu’il faut faire. Ecoute attentivement » commença l’homme derrière la croix.

Edward écouta. Il obéit. Il alla chercher ce que l’autre demandait, égorgea un mouton pour récupérer son sang, ramena des bougies volées, mélangea quelques poudres comme celles que le vieux avait si souvent utilisées, prépara la cérémonie fiévreusement, et au cœur de la nuit, il commença le rituel. Les deux mains plaquées au sol, à genoux devant la tombe, transpirant, torse nu, le corps recouvert de ces symboles vaudous interdits tracés dans son propre sang, il commença à psalmodier des mots en créole, avant de tracer un cercle autour de la tombe avec les poudres qu’il avait préparé, d’inonder la tombe du sang de mouton, sans même se rendre compte que son « guide » avait disparu, retranché dans un coin sombre du cimetière. Il continua à tracer des symboles en croix, feuilles et cercles autour de la tombe jusqu’à ce que la poudre vienne à manquer. Après quoi il se remit à genoux, les mains plaquées au sol, le visage tourné vers la terre, la suppliant en créole de lui rendre celle qu’il aimait. Des heures durant. Et alors qu’il était en transe, répétant encore et encore les mêmes incantations, la terre vibra sous ses mains. Refusant de sortir de transe alors que les effets du rituel commençaient enfin à se faire voir, il continua de psalmodier. La vibration s’intensifia pour finalement cesser d’un coup sec. Comme si la fin de la vibration avait sonné d’elle-même la fin de l’opération, il cessa ses incantations, épuisé, se contentant de les marmonner malgré lui dans sa barbe, sans pouvoir s’empêcher de continuer à laisser les mots lui échapper par bribes, à force de les avoir répétés.

Le visage tourné vers le sol, il ne vit que la main de la morte lui saisir le poignet. Horrifié, il vit les ongles cassés par l’effort de creuser, pleins de terre, la peau qui même à la lueur des bougies semblait cadavérique, portant encore les marques de la variole. Mais il ne se rendit compte de ce qu’il venait de faire qu’en croisant le regard d’ordinaire noir, bordé de cils de sa bien aimé. Les yeux presque blancs, la bouche ouverte d’où tomba un ver de terre dans un bruit spongieux abominable, elle n’avait plus aucune expression. Le corps n’avait pas eu le temps de pourrir, mais l’état catatonique du cadavre revenu à la vie n’était guère enviable à la putréfaction. Il voulut retirer sa main de l’étreinte de celle de Paloma, mais lorsqu’il y parvint, elle laissa échapper une plainte lugubre, un grognement râpeux, plein de terre, et ses mains bougèrent avec une lenteur insoutenable pour retrouver le contact de la main de son bien aimé. N’y tenant plus, il hurla devant la poupée de chairs inanimées qu’était devenue Paloma, et il se releva avant de tomber à nouveau lourdement au sol, comme si ses jambes étaient en gelée. Il se recula en rampant avant de se retourner vers celle qui gémissait, râlait d’une voix rauque en cherchant aveuglément où pouvait bien se trouver celui qui l’avait ramenée, mais sans volonté, comme si elle n’avait plus été que la marionnette d’un prestidigitateur cruel. Un rire sardonique résonna au fond du cimetière, et alors que les premiers rayons du soleil poindre à l’horizon, l’homme Noir s’approcha, une torche à la main, et ôta le turban qui lui avait jusque là recouvert le visage.

« Tu me reconnais, gamin ? lança l’homme qu’Edward avait vu pieds et poings liés dans la ruelle du quartier espagnol des années plus tôt.
« Ma femme est morte. Suicidée. A cause des blancs. A cause des gens comme toi qui nous regardent croupir dans notre misère sans nous aider. Alors pourquoi tu aurais la tienne ? Hein ? » lança-t-il dans un emportement de rage qui déformait son visage.
« Mais je suis beau joueur, gamin. Il te reste une solution. » Reprit-il en découvrant ses dents si blanches sur un sourire cruel.
Pour toute explication, il lança la torche au sol en désignant la jeune femme d’un geste dédaigneux du menton, avant de disparaître dans l’obscurité de la nuit.

Seul face à son erreur, Edward ramassa la torche, les entrailles nouées, avec l’impression de devenir fou, alors que sa fiancée aveugle rampait au sol dans une grotesque parodie de la femme qu’elle avait été. Il resta un long moment la torche à la main, et lorsque la morte s’approcha de lui en grognant des borborygmes qui n’avaient plus rien d’humain, il lança la torche sur elle. Ses cheveux s’embrasèrent. Elle ne cria pas. Elle se contenta de le fixer de son regard aveugle, la bouche ouverte sur un O de surprise, qui aurait pu être comique en d’autres situations. Elle resta dans sa position jusqu’à ce que son corps ne soit plus qu’une torche et Edward trouva la force de se soustraire à ce brasier infernal en hurlant, de partir en courant, de franchir la délimitation du cimetière pour courir, courir, courir tant et plus pour oublier, courir loin du cadavre de la femme qu’il aimait qui s’était embrasé par sa faute.
Personne ne le revit sur l’île, une fois le cadavre calciné découvert. On identifia la jeune femme au tunnel creusé dans la terre, tunnel qu’elle avait elle-même creusé pour rejoindre le monde des vivants. Jamais plus les parents d’Edward ne le revirent. Pas plus que le sorcier, ou l’homme au turban. Il embarqua sur le premier bateau venu, se saoula à mort et se fit jeter sur la première île sur laquelle le bateau débarqua, une petite île du nom de Myrajh peuplée de pirates et de corsaires. Il entama une cure d’alcoolémie de plusieurs semaines, où la sobriété ne fut plus qu’un long souvenir. Enfin, la bourse vide, il dut se résoudre à pratiquer la médecine à la petite semaine et la sorcellerie à coup de potions pour pouvoir se payer son rhum. Poche à gnôle qu’il était, il eut du mal à s’établir en tant que thérapeute sérieux, mais au bout de quelques années, sa réputation lui valut d’être reconnu malgré son alcoolisme. Il resta à l’écart près du cimetière de l’île près de quatre ans, laps de temps symbolique, avant de s’installer réellement parmi les vivants dont il ne se sentait jusque là pas digne.

Depuis, il est reconnu comme sorcier, thérapeute, médecin à ses heures perdues, et c’est une figure locale. Tout le monde connait « Le Sorcier » et sait qu’il peut s’adresser à lui. On tolère sa maladresse, son alcoolisme, parce qu’on sait qu’il a bon fond et après tout, avec une ou deux bouteilles dans le gosier, il est sympathique. Lui cultive une apparente bonne humeur, un détachement et une légèreté prononcée, pour mieux éviter qu’on lui demande ce qui ne va pas. L’alcool a rongé ses neurones, et il se plaît si bien dans son personnage de crétin qu’il a créé au fil du temps qu’il tient à le rester, quitte à boire pour oublier ce qui le tourmente, ou à user de ses propres potions pour ce faire. Oublié l’Edward sombre et tourmenté, il a commencé une nouvelle vie, et son rôle de sorcier idiot lui plaît au point qu’il s’est persuadé à mesure que le temps passait que c’est sa vraie nature, sa vraie identité, l’alcool aidant.

De toute façon, depuis le temps, plus personne ne se demande ce qu’il fait à Myrajh. Ce n’est pas vraiment ce qui intéresse les boucaniers. Quant à la marine, elle a d’autres chats à fouetter.


~ Hors Rpg ~

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MessageSujet: Re: Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé]   Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé] EmptyJeu 21 Juil - 20:47

Moi je propose que ce soit Fromage qui s'occupe de cette fiche pirate ....
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MessageSujet: Re: Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé]   Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé] EmptyJeu 21 Juil - 21:45

Fromage toi-même, le Cygne déteint, je la trouve super cool cette fiche moi, classe, sobre, marrante, un joueur d'exception à n'en point douter 8D
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MessageSujet: Re: Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé]   Edward Cullhorn, humain imbibé [Validé] EmptyJeu 21 Juil - 21:49

Si tu fais exploser la cheville d'Edward, je te fouette, je suis sûre qu'il a du sang pailleté ! pirate

Bref, validé, empaqueté, c'est pesé !
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